Le milieu scolaire québécois accueille chaque année des élèves issus de l’immigration.

Plusieurs d’entre eux fréquentent des classes d’accueil pour y apprendre le français. Parmi eux, un nombre non négligeable est en situation de grand retard scolaire (trois ans de retard ou plus), notamment au secondaire, et doivent être considérés comme en difficulté d’intégration scolaire. Étant donné la variété de profils de ces élèves et leurs parcours de vie souvent difficiles, l’apprentissage de l’écriture en français langue seconde constitue pour eux tout un défi!

Les élèves bénéficiaient d’ateliers d’expression théâtrale plurilingues afin de faciliter la génération des idées.

Dans le cadre de cette recherche, nous avons demandé aux élèves de huit classes d’accueil au secondaire de produire des « textes identitaires » (sur des thèmes tels que Mes pays, Mes langues, Une personne significative, etc.). Afin de valoriser leur identité plurilingue, de favoriser les transferts entre les langues et de susciter un plus grand engagement dans l’écriture, ils avaient la possibilité d’utiliser aussi, à l’oral ou à l’écrit, leurs langues maternelles et de produire des textes bilingues. Ces textes ont été regroupés, dans chaque classe, dans un livre collectif qui a fait l’objet d’un lancement public. Par ailleurs, dans quatre de ces huit classes, les élèves bénéficiaient d’ateliers d’expression théâtrale plurilingues afin de faciliter la génération des idées.

Cette recherche montre que la production de textes identitaires plurilingues, en particulier lorsqu’elle est associée à des ateliers d’expression théâtrale, permet d’améliorer la richesse des idées, l’acquisition du vocabulaire et la capacité de produire des textes plus longs. Ces jeunes ont également plus de plaisir et de fierté à écrire en français et développent leur sentiment de compétence.

Aucune amélioration n’est observée sur ces trois dimensions chez des élèves qui ont suivi un enseignement traditionnel de l’écriture (groupe contrôle). De plus, en fin d’année, plusieurs d’entre eux affichent leur manque d’enthousiasme : « l’écriture en français, c’est plate ».

Même si le retard à rattraper pour plusieurs de ces élèves allophones immigrants en situation de grand retard scolaire est tel que la marche reste très haute pour réussir la suite de leur scolarité, cette recherche démontre qu’il est possible de les soutenir dans leur appropriation de l’écriture en français et, surtout, de leur redonner confiance en leurs capacités.

Chercheure principale

Françoise Armand, Université de Montréal

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : décembre 2015