Responsible person :
Floris Van Vugt
Institution :
Université de Montréal
Competition year :
2022-2023
This content is only available in French.
Floris Van Vugt, responsable (Université de Montréal)
Geoffrey Brown, citoyen
Secteurs de la recherche : Sciences humaines et sociales
Table of contents
1. RÉSUMÉ DU PROJET
Nous vivons à une époque de polarisation croissante. Les discussions au sujet des mesures sanitaires de COVID, le changement climatique, la discrimination positive ou qui a gagné les dernières élections américaines sont souvent marquées par d’intenses désaccords qui mènent à des insultes et des agressions. Pourquoi ces spirales négatives se produisent-elles dans notre discours public ? Dans ce projet, nous partirons de la question posée par Geoffrey Brown : est-ce votre opinion ou la façon dont vous l’exprimez qui offense les autres ? Existe-t-il des moyens d’exprimer des opinions qui n’offensent pas les autres ? L’une des principales branches de la pratique du dialogue, le dialogue de Bohm, vise précisément à atteindre cet objectif, en créant un espace sûr où les opinions de toutes et tous peuvent être exprimées sans répercussion ni agression. Bien que cette pratique du dialogue soit documentée dans la littérature, il existe peu de validation scientifique de son efficacité. C’est ce que nous ferons dans le présent projet. Nous utiliserons une méthodologie scientifique de pointe – un essai contrôlé randomisé – pour vérifier si les participants au Dialogue de Bohm sont capables d’exprimer des opinions sans offenser ceux qui ont des opinions différentes. Il s’agit d’une excellente occasion pour le citoyen de se familiariser avec les méthodologies qualitatives et quantitatives et d’obtenir des données qui peuvent également avoir une valeur scientifique. Au cours de la phase de démarrage, nous préparerons ce projet par une revue de la littérature et la conception des détails du dispositif expérimental qui sera mis en œuvre dans la phase d’action. En bref, nous recruterons des participants qui seront répartis au hasard entre le dialogue de Bohm (intervention) et une discussion (contrôle). Avant et après, les participants répondront à des questionnaires évaluant leurs opinions sur le sujet controversé à discuter, ainsi que leurs attitudes envers ceux qui ont des opinions différentes. En comparant les changements observés dans la condition dialogue de Bohm, nous pourrons, pour la première fois, évaluer le schéma des changements que cette forme d’interaction a sur les opinions et les attitudes, en particulier si elle peut réduire la polarisation. Nous combinerons ces évaluations quantitatives avec des évaluations qualitatives détaillées obtenues par des entretiens approfondis avec les participants. Les résultats seront diffusés régulièrement par le biais d’un podcast que Geoffrey Brown lance en ce moment. Pour les besoins de ce projet, Geoffrey Brown fait équipe avec le chercheur principal Floris van Vugt, professeur adjoint à l’Université de Montréal (UdeM), et avec notre collaborateur Simon Grégoire, professeur en éducation à l’UQAM et praticien du dialogue de Bohm. Nous émettons l’hypothèse que le dialogue de Bohm peut fournir un moyen plus productif d’engagement entre ceux qui ont des opinions différentes. Si cette hypothèse est confirmée, elle aidera à promouvoir cette pratique dans notre société et ainsi lutter contre la polarisation et les débats stériles.