Il est de plus en plus difficile pour un jeune ayant grandi en milieu défavorisé de se sortir de la pauvreté.
Un Canadien né au milieu des années soixante dans une famille au bas de l’échelle sociale avait 26,9 % de risque d’y rester, une probabilité qui est montée à 33,5 % pour quelqu’un né au milieu des années quatre-vingt. L’avantage intergénérationnel des enfants des familles plus fortunées s’est donc accentué à travers le temps, allant de pair avec l’accroissement des inégalités de revenus.
Plus une société est inégale, moins elle est mobile.
Le développement de nouvelles données administratives fiscales, possible grâce au financement du Fonds de recherche du Québec—Société et Culture, a permis aux membres du Groupe de recherche sur le capital humain de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal de faire ce constat. Les chercheurs, sous la direction de Marie Connolly, ont documenté une baisse de la mobilité sociale tant au Canada que dans chacune des provinces. Le Québec, à cet égard, se situe généralement en milieu de peloton. Au fil des années, le Canada et le Québec se sont donc éloignés de l’égalité des chances.
Les chercheurs ont également comparé le Canada aux États-Unis. Bien que les deux pays affichent de grandes variations de mobilité à l’intérieur de leurs frontières, les zones de faible mobilité ont un poids démographique beaucoup plus élevé aux États-Unis. Le plus fort constat qui ressort de l’ensemble de ces travaux est la relation entre inégalités et mobilité sociale : plus une société est inégale, moins elle est mobile. Il est clair que des efforts additionnels des décideurs, des chercheurs et des citoyens seront nécessaires pour donner du souffle à l’ascenseur social.
Main researcher
Marie Connolly, Université du Québec à Montréal
Deposit of the research report: February 2018