Même si à première vue la forêt boréale apparaît comme relativement homogène et peu diversifiée, il en va tout autrement lorsqu’on y regarde de près. De plus en plus, on y reconnaît des spécificités régionales qui font en sorte que ce qu’on observe dans une région comme dynamique forestière est rarement reproduit dans la région voisine.

À l’échelle du Québec, on peut ainsi distinguer la région de la Gaspésie pour l’omniprésence du sapin baumier et de ses épidémies de tordeuses des bourgeons de l’épinette, la Côte-Nord pour ses vieilles pessières à épinette noire et ses grands feux très peu fréquents, le nord du Lac Saint-Jean pour ses peuplements denses et relativement équiens, le centre du Québec pour ses pinèdes à pins gris et son régime de feux fortement récurrents et la région de l’Abitibi-Témiscaminque où le peuplier faux-tremble abonde en raison des grandes plaines argileuses. Toutes ces régions présentent une dynamique forestière et des régimes de perturbations naturelles qui font en sorte que ce qui fonctionne relativement bien comme stratégie sylvicole dans un secteur peut connaître des ratés lorsqu’appliqué à d’autres secteurs.

Par exemple, la coupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS) est apparue comme étant la pratique à suivre dans bon nombre de peuplements afin de minimiser les frais de reboisement en misant sur la régénération préétablie (sous couvert) pour assurer le recrutement en jeunes tiges. Cette pratique peut cependant entraîner une baisse de productivité forestière dans les secteurs où la forêt présente une tendance à s’entourber. Dans ce cas, la CPRS pourrait accélérer le processus d’entourbement (épaississement de la couche de matière organique) menant à une forêt ouverte et très peu productive. D’autres traitements sylvicoles visant le retrait de la couche de matière organique tels un traitement de brûlage dirigé ou encore une scarification des horizons de surface devrait alors être envisagés.

L’aménagement écosystémique consiste à reconnaître les processus dynamiques qui jalonnent la fermeture et la maturation du couvert forestier après perturbations naturelles, et cela, afin de vérifier en quoi la coupe forestière réussit, en bonne partie, à les reproduire. En ayant en tête une vision globale du comment la forêt a pu s’installer et se maintenir jusqu’à nous depuis la déglaciation, il devient plus facile de dresser un bilan des changements ou modifications qu’entraînent les pratiques d’aménagement depuis les 50 dernières années.

Chercheur responsable

Alain Leduc, Université du Québec à Montréal

Équipe de recherche

  • Yves Bergeron (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
  • Louis De Grandpré (Service canadien des forêts, Québec)
  • Sylvie Gauthier (Service canadien des forêts, Québec)
  • Daniel David Kneeshaw (Université du Québec à Montréal)

Durée

2006-2008

Montant

96 000 $

Partenaire financier

  • Fonds Forestier du ministère des Ressources naturelles et de la Faune

Appel de propositions

Aménagement et environnement forestiers