Force est de constater que, dans notre société, les différents parcours d’intégration des personnes vivant avec un problème grave de santé mentale sont loin de recevoir la même qualité de reconnaissance sociale.

Or, la conclusion qui s’est imposée au terme de cette recherche réalisée au Québec auprès de différents acteurs du champ de la santé mentale met le doigt sur l’impossibilité, qui est d’abord une impossibilité éthique, d’établir une sorte de hiérarchie, même implicite, et de privilégier un parcours particulier d’intégration (comme s’il y avait des parcours plus ou moins « réussis » selon qu’ils sont plus ou moins proches des normes sociales dominantes).

En retour, la recherche met en évidence l’impératif de travailler pour toutes les personnes qui vivent un problème de santé mentale et de contribuer à faire reconnaître la légitimité des différents parcours. Elle permet en ce sens d’interroger et d’interpeller certaines tendances actuelles du champ de la santé mentale et de la solidarité sociale qui vont dans le sens d’un resserrement des programmes et des pratiques autour d’un modèle largement normatif d’intégration en invitant au maintien d’une diversité d’approches et de pratiques de soutien à l’intégration.

La recherche met en évidence l’impératif de travailler pour toutes les personnes qui vivent un problème de santé mentale.

Les résultats de cette recherche ouvrent ainsi sur un programme vaste et ambitieux : comme société, nous nous devons de travailler à élargir ce qui apparaît digne de valeur sociale et conséquemment reçoit de la reconnaissance sociale; c’est là une des conditions essentielles en vue d’une société plus inclusive pour les personnes vivant un problème grave de santé mentale.

Trois conditions d’un élargissement de la reconnaissance sociale se sont plus particulièrement dégagées : 1) la première porte sur un travail de reconnaissance de la différence en tant que telle; 2) la seconde sur une reconnaissance de l’autre qui serait dégagée d’une injonction d’utilité; 3) la troisième sur la nécessité et l’urgence de penser ensemble l’élargissement de la reconnaissance sociale et l’accessibilité à des conditions de vie décentes permettant une véritable sortie de la pauvreté.

Chercheure principale

Marie-Laurence Poirel, Université de Montréal

Résumé

Rapport de recherche

Annexes

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : septembre 2015