Les jeunes qui ne suivent pas les recommandations de l’OMS pour les écrans ont un moins bon vocabulaire et de la difficulté à saisir le contexte d’une conversation.

Plusieurs parents permettent à leurs enfants d’utiliser les écrans, mais seulement pour visionner du contenu éducatif. Une bonne stratégie? Oui, et non.

En comparant les habitudes d’écran de 149 enfants âgés entre 4 et 7 ans avec leur compréhension verbale, Tania Tremblay, enseignante au collège Montmorency et chercheuse associée à l’UQAM, a remarqué que les émissions à visée éducative – du genre Dora l’exploratrice – ne semblent pas perturber le développement du langage, contrairement aux émissions à visée divertissante – de type Batman –, qui sont associées à de plus faibles habiletés langagières. Mais attention, souligne la neuropsychologue, les émissions éducatives n’aident pas pour autant les enfants à mieux parler, car les moments passés devant un écran les privent d’interactions sociales et réduisent le temps consacré à la lecture, des activités essentielles à l’apprentissage du langage.

Selon ses derniers travaux, les jeunes qui ne suivent pas les recommandations de l’OMS pour les écrans (1 h par jour pour les 2 à 5 ans et 2 h par jour pour les 5 à 12 ans) ont un moins bon vocabulaire et de la difficulté à saisir le contexte d’une conversation. Par exemple, ils sont moins sensibles à leurs interlocuteurs, ils ont moins de contacts visuels avec les autres, ils respectent moins les tours de parole et comprennent moins l’ironie.

Pour favoriser un bon développement du langage et de la communication, la chercheuse recommande donc de limiter le temps passé devant les écrans afin de favoriser les échanges verbaux avec la famille et de lire des livres; et, lorsque l’enfant regarde une émission, en choisir une à visée éducative.

Tania Tremblay a déposé auprès de la Direction de la santé publique du Québec un mémoire faisant état de ses conclusions.