Actuellement, on dépiste l’Alzheimer sur la base de signes cliniques, telles les pertes progressives de mémoire.

Il serait possible de diagnostiquer avec précision la maladie d’Alzheimer bien avant l’apparition des symptômes, et ce, sans douleur, ou presque, avec une simple prise de sang, soutiennent Pedro Rosa-Neto et Serge Gauthier, professeurs aux Départements de neurologie et neurochirurgie et de psychiatrie de l’Université McGill et chercheurs au Centre de recherche Douglas. En collaboration avec des scientifiques canadiens et suédois, ils ont réussi à identifier un biomarqueur sanguin qui révèle la présence de la protéine tau distinguant l’Alzheimer des autres types de démence.

Plus de 125 000 Québécois et Québécoises sont atteints d’Alzheimer ou d’un autre type de maladie neurodégénérative. Actuellement, on dépiste l’Alzheimer sur la base de signes cliniques, telles les pertes progressives de mémoire. Le diagnostic peut alors être confirmé par la tomographie par émission de positons (ou TEP ou PET scan), une méthode d’imagerie médicale coûteuse qui mesure l’accumulation caractéristique des protéines amyloïdes et des protéines tau dans le cerveau. Alternativement, une ponction lombaire, une intervention un peu inconfortable, permet de doser des marqueurs biologiques des deux protéines responsables de la détérioration des neurones.

La mise au point du test sanguin s’est faite grâce à la participation de 400 Québécois et Québécoises âgés en moyenne de 70 ans et présentant des troubles cognitifs légers, un des signes avant-coureurs de l’Alzheimer. Ces personnes ont été sélectionnées au sein de la cohorte de biomarqueurs de vieillissement et de démence (BIOVIE), dirigée par Pedro Rosa-Neto et Serge Gauthier. Elles sont suivies depuis 4 ans afin d’identifier les processus moléculaires qui déclenchent les symptômes et de trouver des biomarqueurs sanguins de la maladie.

Les scientifiques doivent maintenant valider les résultats avec d’autres cohortes afin, ultimement, d’éliminer le recours au scan et à la ponction lombaire. En plus d’être précis, le test sanguin est moins coûteux et moins invasif que ces deux interventions.