Les hormones sexuelles ont une incidence majeure sur le contrôle des nerfs, des vaisseaux sanguins et du cœur. C’est la raison pour laquelle les femmes souffrent moins de maladies cardiovasculaires jusqu’à la ménopause; la sécrétion d’œstrogènes, et peut-être aussi de progestérone, confère un effet protecteur contre ces maladies. Or, le système cardiovasculaire a principalement été étudié chez des populations de sexe masculin, une lacune qui a des retombées sur la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires chez les femmes. Charlotte Usselman, professeure au Département de kinésiologie et d’éducation physique de l’Université McGill, veut combler ce manque de connaissances fondamentales.

Pour mener le projet de recherche, son équipe a recours à des techniques spécialisées comme la microneurographie, qui consiste à mesurer l’activité du système nerveux sympathique à l’aide d’électrodes de la taille d’un cheveu insérées dans les nerfs. Les participantes au projet sont des femmes en santé, et certaines sont atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, c’est-à-dire qui produisent une quantité significative d’androgènes, en particulier de testostérone. Les sujets sont évalués à la fois au repos et lors de perturbations cardiovasculaires aiguës, comme au moment de plonger et de maintenir la main dans de l’eau froide.

Ces études cliniques permettent de comparer les fonctions neurologiques et cardiovasculaires entre les hommes et les femmes, ainsi que de mieux comprendre l’effet protecteur des hormones sexuelles féminines sur la santé du cœur. De plus, elles contribuent à expliquer pourquoi les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, qui affecte environ 10 % de celles en âge de procréer, sont plus à risque de souffrir de maladies cardiovasculaires. À plus long terme, ces travaux pourraient déboucher sur des recommandations mieux adaptées à la physiologie de certaines populations, comme les femmes ménopausées, en matière d’activité physique, par exemple.

Références :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32734818/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36920532/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36861670/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36849125/