Des facteurs de nature diverse influencent la persévérance et la réussite scolaires.

L’école a peu d’emprise sur certains de ces facteurs, tels le statut socio-économique de la famille de l’élève, ses origines ethnoculturelles ou encore ses caractéristiques physiques ou psychologiques. Il serait en revanche possible d’agir sur les facteurs couramment regroupés dans la catégorie de l’engagement scolaire, considéré comme le principal prédicteur d’abandon scolaire : la qualité de la participation en classe, l’attrait de l’école, la motivation en lecture et la perception de soi comme élève.

Les élèves autochtones et de milieux défavorisés apprécient particulièrement le lien de confiance établi avec l’enseignant.

Les résultats de cette recherche conduite auprès d’enseignants du primaire travaillant en milieux défavorisés et autochtone ainsi qu’auprès de leurs élèves confirment l’hypothèse que les pratiques pédagogiques de différenciation répondent à ce défi de taille auquel l’école fait face depuis toujours, soit offrir un accompagnement judicieux à chaque élève, de façon à augmenter son goût et désir d’apprendre.

En effet, les enseignants qui travaillent en milieux favorisés (indices de défavorisation de 1 à 4), défavorisés (indices de défavorisation de 8 à 10) et autochtone utilisent plus souvent des pratiques de différenciation que leurs collègues qui travaillent en milieux moyennement favorisés (indices de défavorisation de 5 à 7). Ils investissent plus d’efforts pour comprendre les besoins d’apprentissage de leurs élèves et pour identifier les défis que ceux-ci affrontent en classe et à l’extérieur de l’école, afin de leur proposer des tâches significatives et appropriées. Ils semblent également tisser des liens affectifs plus forts avec leurs élèves.

Quant à eux, les élèves autochtones et de milieux défavorisés apprécient particulièrement le lien de confiance établi avec l’enseignant, qui semble compenser des situations difficiles vécues à l’extérieur de l’école. Les pratiques de différenciation, notamment la prise en compte de leurs intérêts particuliers, la diversité des activités, le respect de leur rythme et de certaines de leurs préférences d’apprentissage et le soutien individualisé, comptent parmi les facteurs qui augmentent la motivation scolaire des élèves. Malgré les représentations positives à l’égard des pratiques de différenciation, leur utilisation systématique semble dépendre du sentiment d’auto-efficacité des enseignants. Ce dernier constat invite à des actions pour soutenir l’appropriation, par des enseignants en service et par de futurs enseignants, de pratiques de différenciation.

Chercheure principale

Mirela Moldoveanu, Université du Québec à Montréal

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : août 2015