On observe un recul marqué vers le nord de l’aire de répartition du caribou forestier, une espèce à statut précaire au Québec. Ce recul semble lié à la progression des coupes forestières, suggérant un lien potentiel entre l’aménagement forestier et la survie du caribou.

Objectifs : 1) estimer le taux de survie des faons et identifier les causes de mortalité; 2) caractériser à différentes échelles la sélection des sites de mise bas des femelles; 3) estimer le taux de survie des femelles adultes et déterminer l’importance des causes de mortalité; 4) déterminer les patrons de sélection d’habitat des femelles qui sont favorables à la survie des faons; 5) simuler la réponse du caribou à différents patrons et intensités de coupes.

Méthodologie : Entre 2009 et 2011, nous avons suivi 30 faons par télémétrie VHF et avons couplé ces données au suivi GPS de 73 femelles réalisé entre 2004 et  2012.

Résultats : Le taux de survie des faons caribous a été estimé à 53,3 % et 43,3 % après 30 et 90 jours de vie, respectivement. La prédation expliquait 71 % des mortalités et l’ours noir a été identifié comme le prédateur des faons dans 83 % des cas. Lors de la mise bas, les femelles sélectionnaient les habitats en altitude et les peuplements résineux matures et évitaient les coupes forestières et les sites où la densité de routes était élevée. À plus fine échelle, elles s’éloignaient des routes et des coupes forestières et évitaient les peuplements où la disponibilité de nourriture pour l’orignal était élevée.

Les perturbations forçaient le caribou à augmenter ses déplacements et la probabilité de rencontrer un prédateur et, au-delà d’un niveau de perturbation moyennement élevé, à restreindre ses déplacements et son accès aux ressources. De plus, les femelles qui fréquentaient davantage les coupes forestières étaient plus propices de perdre leur faon par prédation. Le taux de survie des femelles s’élevait à 91 % annuellement, laissant croire que la survie des faons constitue l’élément préoccupant relativement au maintien des populations de caribou en forêt aménagée. Nos résultats suggèrent de plus que le loup chasserait davantage le caribou que l’orignal à certaines périodes du jour.

Retombées : Ce projet met en évidence le lien entre l’aménagement forestier, le comportement et la survie du caribou en forêt perturbée. Nos résultats suggèrent que la rétention de grands massifs de forêt spatialement isolés des coupes forestières et des routes est primordiale à la conservation du caribou.

Chercheur responsable

Martin-Hugues St-Laurent, Université du Québec à Rimouski

Équipe de recherche

  • Christian Dussault (Ministère des Ressources naturelles et de la Faune)
  • Claude Dussault (Ministère des Ressources naturelles et de la Faune)
  • Serge Gosselin (Bowater Produits forestiers du Canada inc.)
  • Jochen Jaeger (Université Concordia)
  • Jean-Pierre Ouellet (Université du Québec à Rimouski)

Durée

2009-2012

Montant

215 000 $

Partenaire financier

  • Fonds de la recherche forestière du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Appel de propositions

Forêt boréale au Saguenay-Lac-St-Jean