Les chercheurs soutiennent que la rétroaction à l’écrit (RC) promeut la précision langagière et contribue, par conséquent, à l’apprentissage de la langue seconde et au développement de la compétence.
La rétroaction à l’écrit contribue à l’apprentissage de la langue seconde et au développement de la compétence.
Dans leur étude effectuée pour décrire les pratiques rétroactives des enseignants du français langue d’enseignement (L1) et langue seconde (L2) au Québec, Ahlem Ammar, Daniel Daigle et Pascale Lefrançois rapportent que la majorité de la RC fournie est indirecte (incitant les apprenants à s’autocorriger) et que la RC directe (reformulant l’erreur de l’apprenant) est parfois utilisée pour corriger les erreurs syntaxiques. Il importe d’informer les enseignants sur les effets de leurs pratiques rétroactives sur l’apprentissage de la L2.
À cause de différentes limites méthodologiques, la recherche antérieure ne fournit pas de réponses concluantes d’où la pertinence de la présente étude qui vise à évaluer les effets de trois techniques de RC, dont deux indirectes – soulignement ou soulignement + indice métalinguistique – et une directe – fournir la forme correcte sur l’apprentissage du français langue seconde. Vu l’importance de la révision dans l’écriture, les effets de deux conditions de révision (individuelle ou collaborative) sont étudiés.
Finalement, à la lumière de la recherche indiquant que les effets de la RC sont modérés par des variables propres à l’apprenant et à la langue, le présent projet étudie les effets modérateurs du niveau de l’apprenant et du type de l’erreur.
De manière à répondre aux trois objectifs de la recherche, cinq classes de français langue seconde au secondaire, contexte enrichi, ont participé à cette étude quasiexpérimentale comprenant un pré-test, une intervention expérimentale, un posttest immédiat et un posttest différé.
Entre autres, les résultats indiquent qu’alors que les deux techniques indirectes favorisent les plus grands gains à court terme, le groupe soulignement + indice métalinguistique est le seul à avoir obtenu un changement en précision langagière à travers le temps. La révision collaborative permet un meilleur taux de détection et de réparation des erreurs que la révision individuelle. L’effet des techniques dépend du niveau de compétences langagières des apprenants.
Chercheure principale
Ahlem Ammar, Université de Montréal
Dépôt du rapport de recherche : octobre 2019