Cet examen peut même être fait en région éloignée et analysé en temps réel au CHU de Québec. 

Depuis le début des années 2000, le nombre de césariennes augmente constamment, représentant jusqu’à 30 % des accouchements dans certains hôpitaux du Québec. L’une des raisons à l’origine de cette augmentation est le risque de rupture utérine. Dans 1 % des cas, la cicatrice d’une césarienne peut se déchirer lors d’un accouchement naturel futur et causer l’asphyxie du bébé. Le risque est minime, mais les séquelles peuvent être graves. Ainsi, seulement 16 % des femmes choisiront d’accoucher par voie vaginale après avoir eu une césarienne.

En analysant le cas de milliers de femmes enceintes, Emmanuel Bujold, gynécologue-obstétricien et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, a cependant prouvé qu’une échographie de la cicatrice d’une césarienne, qui mesure notamment l’épaisseur du tissu cicatriciel, permet d’évaluer le risque personnalisé de rupture utérine.  Les mères peuvent ainsi prendre une décision éclairée sur leur type d’accouchement. Cet examen peut même être fait en région éloignée et analysé en temps réel au CHU de Québec.

L’Organisation mondiale pour la santé rappelle que si les césariennes permettent de sauver des vies, elles sont souvent pratiquées sans être médicalement indiquées. L’accouchement par voie vaginale devrait toujours être favorisé, car les bénéfices sur la santé du bébé sont importants : moins de complications respiratoires et pulmonaires, moins de diabète.

En ce sens, le docteur Bujold a également démontré qu’on pouvait diminuer le risque de prééclampsie en donnant de l’aspirine dès le début de la grossesse aux femmes présentant une mauvaise implantation du placenta dans l’utérus. Il s’agit là d’un signe précoce de prééclampsie, qui engendre de l’hypertension maternelle en fin de grossesse et une croissance ralentie du fœtus, deux conditions pouvant mener à pratiquer une césarienne hâtive pour protéger la santé du bébé et de la mère.