Dominique Geoffrion

Étudiante au doctorat en chirurgie expérimentale
Université McGill

Publication primée : Tear film cytokine profile of patients with the Boston keratoprosthesis type 1: Comparing patients with and without glaucoma

Publiée dans : Investigative Ophthalmology & Visual Science

Résumé

Le glaucome est responsable aujourd’hui de la plupart des cas de perte de vision irréversible après une chirurgie qui serait sinon réussie. Pourtant, aucune cause exacte n’a encore été trouvée pour expliquer ce glaucome et sa prise en charge est extrêmement difficile. Des études ont suggéré que l’inflammation joue un rôle important pour le glaucome seul, mais son rôle dans le glaucome associé à la kératoprothèse de Boston (KPro) demeure inconnu. L’objectif de Dominique Geoffrion et de ses collaborateurs était de découvrir, pour la première fois, les molécules inflammatoires qui sont présentes dans les larmes de yeux KPro et qui seraient responsables du glaucome après une chirurgie de KPro. Les résultats ont démontré que les molécules appelées TNF-, IL1, FGF-basic, et IFN- sont élevées dans les larmes des patients KPro avec du glaucome comparé à ceux sans glaucome, et les niveaux de ces molécules sont en effet associés avec une pression élevée dans l’œil et un nerf optique endommagé. Pour la première fois chez les humains, ces résultats concordent avec les niveaux élevés des molécules TNF-a et IL-1b qui ont été documentés dans des études publiées sur le modèle de souris de la KPro. Conséquemment, l’inflammation de la surface de l’œil pourrait refléter les processus inflammatoires qui perpétuent le dommage fait par le glaucome plusieurs années après la chirurgie de KPro. Cette recherche contribue à trouver de nouvelles thérapies qui cibleraient ces molécules et minimiseraient le dommage aux neurones dans les patients KPro et, ultimement, sauver les patients d’une perte de vision irréversible. Ce travail a le potentiel de préserver la vision de milliers de patients qui reçoivent une KPro chaque année dans le monde, de trouver de meilleures alternatives aux thérapies actuelles, et d’aider à mieux comprendre le rôle de l’inflammation dans d’autres maladies avec atteinte neuronale.