Salome Kuchukhidze

Étudiante au doctorat en épidémiologie
Université McGill

Publication primée : The effects of intimate partner violence on women’s risk of HIV acquisition and engagement in the HIV treatment and care cascade: a pooled analysis of nationally representative surveys in sub-Saharan Africa

Publiée dans : The Lancet

Résumé

Pour prévenir la transmission du VIH, il est crucial d’atteindre des taux élevés de diagnostic, de traitement et de suppression de la charge virale. La lutte contre les inégalités entre les sexes, y compris la violence conjugale, est essentielle pour atteindre cet objectif. À l’échelle mondiale, l’Afrique subsaharienne présente l’un des taux les plus élevés de VIH et de violence conjugale – des abus se produisant au sein des relations amoureuses. L’étude de Salome Kuchukhidze et ses collaborateurs vise à comprendre comment la violence conjugale affecte l’infection récente par le VIH et l’engagement des femmes dans la prise en charge du VIH en Afrique subsaharienne. L’équipe de recherche a analysé les données de vastes enquêtes démographiques et sanitaires menées entre janvier 2000 et décembre 2020. Ces enquêtes comprenaient des informations sur la violence physique ou sexuelle entre partenaires intimes et le dépistage du VIH. L’association entre le fait d’avoir été victime de violence conjugale au cours de l’année écoulée et une infection récente par le VIH, le dépistage du VIH, la prise de médicaments anti-VIH et la suppression de la charge virale a été examinée. Les chercheurs ont constaté que les femmes ayant subi des violences conjugales au cours de l’année écoulée étaient 3,22 fois plus susceptibles d’avoir été récemment infectées par le VIH que celles qui n’en avaient pas été victimes. Cependant, la violence conjugale avait eu un impact minime sur le dépistage du VIH au cours de l’année écoulée. Les femmes vivant avec le VIH et ayant été victimes de violences conjugales étaient 9 % moins susceptibles d’atteindre une suppression virale que celles n’en ayant pas subies. Les résultats suggèrent que le fait d’avoir été victime de violences physiques ou sexuelles entre partenaires intimes au cours de l’année écoulée est associé à des taux plus élevés d’infection récente par le VIH et à une suppression virale plus faible. Il est donc crucial de prévenir et d’éliminer la violence conjugale, ce qui contribueraient à venir à bout de l’épidémie de VIH en Afrique subsaharienne.