Kira London-Nadeau

Étudiante au doctorat en psychologie 
Université de Montréal

Publication primée : Longitudinal associations of cannabis, depression, and anxiety in heterosexual and LGB adolescents

Publiée dans : Journal of Abnormal Psychology

Résumé

La légalisation récente du cannabis au Canada a attiré l’attention du public sur les connaissances scientifiques actuelles sur le cannabis et sur les lacunes qui les ponctuent. Une des questions qui demeurent traite de la nature du lien entre la santé mentale et la consommation de cannabis, particulièrement chez les jeunes. Il est déjà reconnu que certains groupes de jeunes, notamment les minorités sexuelles (c’est-à-dire les jeunes lesbiennes, gais et bisexuel·les (LGB)), constituent des populations prioritaires, présentant à la fois des taux plus élevés de consommation de cannabis et de défis liés à la santé mentale comparativement aux jeunes hétérosexuel·les. Il est donc primordial de mieux comprendre comment la consommation de cannabis et les défis liés à la santé mentale entrent en lien non seulement chez les jeunes en général, mais chez les jeunes LGB en particulier. L’étude de Kira London-Nadeau cherchait à examiner cette question en ciblant un des enjeux clés qui la compose : les défis liés à la santé mentale prédisent-ils une consommation future de cannabis ou est-ce l’inverse? Des plus, ces associations varient-elles en fonction de l’orientation sexuelle? Les résultats soutiennent que les associations entre le cannabis, la dépression et l’anxiété sont bidirectionnelles, quoique de petite taille, au cours de l’adolescence. Les jeunes LGB présentent des liens particulièrement forts qui pourraient suggérer une pratique d’automédication pour les symptômes de dépression entre 15 et 17 ans. Ceci indique que l’orientation sexuelle ainsi que les facteurs sociaux liés à cette expérience pourraient jouer un rôle important dans les liens entre la consommation de cannabis et la santé mentale. Chez ces jeunes, il serait particulièrement important d’intervenir tôt pour adresser les symptômes de dépression afin de limiter les effets potentiellement néfastes liés à une augmentation de consommation de cannabis.