Julie Duford

Étudiante au doctorat en sexologie
Université du Québec à Montréal

Publication primée : La polyvictimisation et la détresse psychologique comme médiateurs de la fugue chez les jeunes de minorités sexuelles

Publiée dans : Revue canadienne des sciences du comportement

Résumé

Les jeunes de minorités sexuelles, c’est-à-dire lesbiennes, gais, bisexuel·le·s, queer ou en questionnement (LGBQ), sont plus susceptibles de fuguer que les jeunes hétérosexuel·le·s. L’étude de Julie Duford et ses collaboraters examine le rôle de la polyvictimisation (incluant la maltraitance familiale, les violences sexuelles et la victimisation par les pairs) et de la détresse psychologique dans la relation entre le statut de minorité sexuelle et la fugue du domicile. L’étude se base sur une analyse secondaire des données provenant du projet Parcours Amoureux des Jeunes. Une médiation sérielle (incluant la polyvictimisation suivie de la détresse psychologique) modérée (par le niveau de résilience) sur la relation entre le statut de minorité sexuelle et la fugue du domicile a été appliquée sur un échantillon probabiliste de 7731 élèves (dont 14 % de jeunes LGBQ) de 3e, 4e et 5e secondaires du Québec. Les résultats, représentatifs de la population des jeunes de 14 à 18 ans (élèves de 3e, 4e et 5e secondaire) du Québec, soutiennent que les jeunes de minorités sexuelles sont plus susceptibles de fuguer que les jeunes hétérosexuel·le·s en raison d’expérience plus élevée de polyvictimisation et de détresse psychologique. Toutefois, la résilience interne (capacité de se ressaisir et de s’adapter) et externe (soutien social), notamment le soutien des parents, peut réduire la probabilité que la fugue survienne. Les résultats montrent également que les jeunes fortement polyvictimisés et en détresse ainsi que faiblement résilients sont particulièrement susceptibles de fuguer, quel que soit leur statut de minorité sexuelle.