Tout d’abord, je vous offre mes meilleurs vœux de santé et de succès pour 2020. J’espère que le congé des Fêtes vous a donné l’occasion de vous ressourcer et que la nouvelle année s’avérera des plus stimulantes pour vous et vos proches.
Cette année s’annonce déjà fort occupée au bureau du scientifique en chef et aux Fonds de recherche du Québec (FRQ). Parmi nos principaux objectifs, mentionnons notre participation active à la création et au développement des zones d’innovation, un des projets phares du gouvernement du Québec, sous la direction de notre ministre. N’hésitez pas à nous faire parvenir vos suggestions et commentaires sur cette importante initiative qui aura sûrement des retombées très concrètes partout au Québec. Le plan stratégique du ministère de l’Économie et de l’Innovation devrait être rendu public d’ici quelques mois et il contiendra des informations pertinentes à cet égard.
Un autre objectif majeur pour cette année concerne l’augmentation, ou à tout le moins la pérennisation, des budgets des FRQ. La Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2017-2022 les a significativement améliorés (40 M$ par an sur un budget de 240 M$). Cependant, ces montants ne sont pas pérennisés, ce qui crée une situation difficile pour les organisations qui financent des bourses de formation et des projets sur des bases pluriannuelles. À terme, ça complique aussi le développement et la pérennisation de programmes innovants incluant les programmes AUDACE, ENGAGEMENT et DIALOGUE que nous avons lancés au cours des derniers mois et qui sont des plus populaires. Il en va de même pour nos programmes de recherche intersectorielle sur les grands défis de société – vieillissement et démographie; développement durable et changements climatiques; intelligence artificielle et numérique; créativité et entrepreneuriat –, nos bourses de formation bonifiées (collèges, maîtrise, doctorat et postdoctorat), nos stages en milieu de pratique, et nos regroupements stratégiques, réseaux, centres et instituts. Nous travaillons depuis quelques mois avec nos autorités afin de trouver une solution acceptable pour tous.
Le libre accès aux publications et l’accès aux données
Le libre accès aux publications et la gouvernance des données en recherche constitueront sans aucun doute deux des grands chantiers de l’année qui s’amorce. Nous avons lancé notre Politique de diffusion en libre accès en avril 2019 et nous comptons la bonifier en travaillant de concert avec les principaux intervenants au gouvernement fédéral et au niveau international (Europe, France, Angleterre), et avec vous. Il est essentiel de s’assurer que notre politique sera en accord avec celles des conseils subventionnaires nationaux et internationaux. À cet effet, une rencontre des trois conseils d’administration des FRQ est prévue avec la direction du Plan S (Europe) d’ici quelques semaines. Nous amorçons également une réflexion relativement à une adhésion à DORA (Declaration on Research Assessment), et vos commentaires à ce sujet sont bienvenus. Tel que prévu dans notre Politique, nous comptons faire en sorte que tous les membres de nos comités d’évaluation scientifique soient familiers avec celle-ci et la mettent en pratique en reconnaissant comme souhaité les publications en libre accès. Les formulaires de rapport ont déjà été modifiés en ce sens. Il s’agit là d’un changement de culture important et essentiel pour nous tous, et qui doit se faire.
L’accès aux données gouvernementales constitue un autre défi majeur pour 2020. C’est certainement un des dossiers les plus complexes que j’ai eu à traiter depuis que je suis en poste. J’espère qu’on trouvera cette année une solution viable et acceptable en vue de favoriser la valorisation des grandes bases de données gouvernementales par nos chercheurs et chercheuses, tout en facilitant la prise de décisions politiques informées par l’analyse de bases de données exhaustives. Diverses initiatives récentes du gouvernement actuel (ex. : le guichet unique de l’ISQ) nous permettent d’être optimistes, même s’il reste encore beaucoup de travail à faire.
L’université du futur
Un autre grand dossier pour cette année concerne l’université de demain. À la demande du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, je préside un groupe de travail d’une quinzaine d’experts et expertes qui soumettra cet automne à ce sujet une série de recommandations. Celles-ci s’articuleront autour de trois grands thèmes : l’université dans la société; la formation intersectorielle et la société apprenante; la communauté étudiante inclusive. Une consultation ouverte aura lieu ce printemps afin de s’assurer de la participation de toutes les personnes intéressées par la question. Il est essentiel que les recommandations du comité aient l’appui de la majorité des intervenants. L’université du futur en dépendra peut-être!
2020 : l’année de la diplomatie scientifique
On parlera beaucoup de diplomatie scientifique en 2020. Le plus récent énoncé de vision internationale produit par le gouvernement du Québec en fait mention pour une toute première fois. À titre de vice-président de l’International Network for Government Science Advice (INGSA), j’organise avec des collègues canadiens et néo-zélandais le 4e congrès de cette organisation. Nous attendons plus de 600 participants et participantes de partout dans le monde, dont plusieurs représentants de pays francophones et francophiles. Une occasion unique de consolider le leadership du Québec en matière de diplomatie scientifique.
Je termine en rappelant l’importance du financement public de la recherche et du rôle que vous, chercheurs et chercheuses, étudiants et étudiantes, avez à jouer pour mieux faire connaître votre science auprès de nos concitoyens et concitoyennes. Prenez soin de mentionner dans vos communications le soutien des Fonds à vos travaux et leur apport dans le système de recherche et d’innovation. Vous avez été nombreux, récipiendaires d’une bourse ou d’une subvention dans les trois dernières années, à répondre à notre questionnaire à ce sujet. Nous vous en remercions. Les résultats de ce sondage, de même que ceux des sondages auprès des utilisateurs de la recherche et du grand public, lancés récemment, nous aideront grandement à mieux cibler nos actions de mise en valeur de la recherche publique.
Pour connaître l’évolution de ces dossiers, je vous encourage à nous suivre sur les réseaux sociaux et n’hésitez pas à me contacter au besoin!
Rémi Quirion, O.C., C.Q., Ph. D., m.s.r.c.