Chercheuse : 
Carly Ziter

Établissement : 
Université Concordia

Année de concours : 
2022-2023

Le monde connaît une vague de croissance urbaine sans précédent. Ce phénomène bouleverse la structure, la fonction et la biodiversité de l’écosystème, entraînant la dégradation des services écologiques (SE, ou bienfaits de la nature) essentiels à notre santé et à notre bien-être. Pour rendre les villes plus durables, nous devons mieux gérer la biodiversité dans les zones urbaines. La situation est particulièrement urgente dans le contexte des changements climatiques, qui toucheront profondément les citadins en l’absence de mesures d’adaptation plus importantes. Il est cependant difficile de créer des espaces urbains multifonctionnels, car les relations entre la structure du paysage, la biodiversité et les SE ne sont pas bien comprises à l’échelle décisionnelle. Compte tenu du rythme affolant de la conversion urbaine et de son caractère irréversible, nous avons besoin de recherches qui s’intéressent aux liens entre la biodiversité et les SE en zone urbaine et qui les placent dans un contexte spatio-temporel approprié.

Au Canada, où 4 personnes sur 5 vivent en zone urbaine, les projets d’infrastructure verte à l’échelle locale sont de plus en plus mis en œuvre comme stratégie clé pour atteindre le double objectif d’améliorer la biodiversité et d’accroître le bien-être des résidents urbains. Cependant, nous manquons actuellement d’une compréhension approfondie de la force, de la forme et de la généralité des relations entre les attributs écologiques (y compris la biodiversité) des projets d’infrastructure verte et les services écologiques qui en résultent. Nous ne savons pas non plus dans quelle mesure la gestion communautaire peut contribuer à maintenir (ou à entraver) ces résultats écologiques. Mes étudiants et moi allons réaliser deux projets pour mieux comprendre des avantages écologiques de l’infrastructure verte urbaine, en utilisant le vaste programme de » ruelles vertes » de Montréal comme cas focal. Premièrement, nous utiliserons des indicateurs biophysiques et des outils d’aide à la décision pour évaluer le rôle de la quantité, de la composition et de la structure de la végétation sur les SE fourni par l’infrastructure verte urbaine. Ensuite, nous collaborerons avec des collègues spécialisés dans les études urbaines pour mieux comprendre dans quelle mesure les résultats écologiques des projets d’infrastructure verte sont déterminés par la gestion communautaire en cours.

Ces objectifs feront progresser les connaissances sur l’écologie du paysage urbain et sur les relations entre la biodiversité et les SE, et fournissent aux communautés et aux décideurs canadiens des conseils pratiques sur la planification et la gestion de l’infrastructure verte. Nous collaborerons également avec des intervenants communautaires et des collègues universitaires, offrant ainsi des occasions de perfectionnement et de réseautage pour les stagiaires au premier cycle et aux cycles supérieurs. Compte tenu de la croissance de la recherche et de la pratique en écologie urbaine, les étudiants seront prêts à entreprendre un éventail de carrières en sciences fondamentales et appliquées.