Comprendre l'utilisation excessive des écrans pour les jeux vidéo chez les jeunes avec un premier épisode psychotique: une nouvelle avenue vers leur rétablissement

Résumé du projet

Les premiers épisodes psychotiques surviennent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, ce qui constitue aussi une période pendant laquelle la pratique des jeux vidéo est très fréquente. Cette dernière peut parfois devenir excessive, et entraîner des conséquences néfastes pour le joueur, ce qui a été officiellement reconnu par l’Organisation mondiale de la santé, qui inclut depuis 2018 le trouble du jeu vidéo parmi les diagnostics psychiatriques. À ce jour, nous avons très peu de données concernant la pratique des jeux vidéo chez les jeunes présentant un premier épisode psychotique, et encore moins concernant la présence de trouble du jeu vidéo dans cette population.
Le présent projet vise à combler ces lacunes, afin d’identifier des pistes pour soutenir le rétablissement des jeunes aux prises avec un premier épisode psychotique, cette clientèle étant une priorité du Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, tel que reflété par sa décision de déployer des programmes spécialisés à leur intention sur l’ensemble du territoire québécois. Notre équipe inclut des experts issus de divers horizons, tant du côté des premières psychoses que des dépendances, et de diverses disciplines, comprenant des cliniciens, des chercheurs et des personnes ayant une expérience personnelle avec la psychose, soit en tant que personne atteinte, soit qu’à titre de proche.
Ce projet se décline en deux volets. Dans un 1er volet, on évaluera tous les jeunes âgés de 18 à 25 ans fréquentant nos deux programmes pour premier épisode psychotique. On évaluera systématiquement la pratique des jeux vidéo, notamment pour identifier les personnes présentant un trouble du jeu vidéo. De plus, on évaluera différentes dimensions de la sévérité de leur maladie et d’autres caractéristiques démographiques et cliniques. Ce volet du projet visera à déterminer la fréquence de survenue de trouble du jeu vidéo, à identifier les caractéristiques qui distinguent les jeunes avec un trouble du jeu vidéo et ceux qui n’en présentent pas parmi cette population, et à identifier les facteurs de risque et de protection.
Dans le 2e volet, les jeunes qui jouent aux jeux vidéo identifiés lors du premier volet seront invités à remplir un questionnaire électronique, qui décrira leurs habitudes de jeu, leurs motivations à jouer ainsi que les conséquences qu’ils perçoivent sur leur vie en lien avec la pratique des jeux vidéo. Parmi les jeunes ayant complété ces questionnaires, une quinzaine d’entre eux seront invités à participer à une rencontre individuelle pour explorer davantage ces questions.
Les jeunes chez qui on identifiera un trouble du jeu vidéo se verront offrir des interventions visant à les aider à en reprendre le contrôle, ce qui permettra d’initier le développement d’approches de traitement du trouble du jeu vidéo bien adaptées aux jeunes avec un premier épisode psychotique.
À la fin du projet, l’équipe du projet, de concert avec ses partenaires, émettra des recommandations concernant l’évaluation de la pratique des jeux vidéo chez les personnes présentant un premier épisode psychotique, et concernant l’accompagnement à offrir à ceux chez qui cette pratique pose problème.