Responsable : 
Nagissa Mahmoudi

Établissement : 
Université McGill

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Les écosystèmes côtiers jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre du cycle du carbone terrestre et on estime qu’ils capturent et stockent plus de 200 tonnes métriques de carbone par année. Leur capacité à piéger le carbone pendant des milliers d’années en fait un important puits de carbone mondial, mais on ignore encore comment ces milieux réagiront au changement climatique. Ainsi, on craint fortement que l’afflux des eaux marines dû à l’élévation du niveau de la mer entraîne la libération potentielle du carbone stocké, créant une importante boucle de rétroaction positive dans le phénomène du réchauffement de la planète. Le devenir du carbone organique des écosystèmes côtiers est modulé par des communautés microbiennes complexes et diversifiées. Un élément d’information clé nécessaire pour réduire cette incertitude est d’examiner comment l’afflux de l’eau de mer modifiera l’activité microbienne et si cela mènera à la libération du carbone organique séquestré depuis des centaines à des milliers d’années. Le financement demandé facilitera la réalisation d’une étude pilote de deux ans visant à évaluer les effets de l’élévation du niveau de la mer sur la dégradation microbienne du carbone organique dans les milieux humides côtiers. Des sédiments seront recueillis dans les milieux humides côtiers le long de l’estuaire du Saint-Laurent, au Québec, et soumis à une série d’expériences en laboratoire contrôlées afin d’évaluer de façon quantitative le devenir du carbone organique ancien et son utilisation par les microorganismes. Si l’élévation du niveau de la mer stimule la décomposition microbienne de cet ancien carbone, elle constitue une boucle de rétroaction climatique non reconnue auparavant et qui n’est actuellement pas prise en compte dans les modèles. Il s’agit d’une information capitale pour les scientifiques s’intéressant aux systèmes terrestres, les modélisateurs du climat et les décideurs en matière d’adaptation et de lutte au changement climatique.