Responsable : 
Ehab Abouheif

Établissement : 
Université McGill

Année de concours : 
2022-2023

Ehab Abouheif (Université McGill), responsable

Michael Witcher (Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill), cocandidat

Paul Lasko (Université McGill), cochercheur

Secteurs de la recherche : Sciences naturelles et génie; Sciences de la santé

Table des matières

  1. RÉSUMÉ DU PROJET

1. RÉSUMÉ DU PROJET

Chaque année, environ 750 cas de cancer de l’ovaire sont diagnostiqués au Québec. Ce cancer de mauvais pronostic entraîne fréquemment des décès prématurés. Cela inclut notre compatriote québécoise Nadia Chaudhri, qui a milité pour une meilleure reconnaissance des dangers du cancer de l’ovaire et qui est une importante source d’inspiration pour les travaux proposés ici. Avec une survie de cinq ans inférieure à 50 %, le type de cancer de l’ovaire le plus courant est très agressif. La plupart des patients reçoivent un traitement n’ayant pas été modifié significativement depuis des décennies. Ainsi, de nouvelles options thérapeutiques sont nécessaires de toute urgence.

La biologie évolutive du développement (évo-dévo) a découvert une « boîte à outils génétique » qui régule le développement d’animaux aussi divergents que les abeilles et les humains. L’écologie comportementale a démontré que dans les sociétés d’abeilles à miel, la reine maintient l’harmonie sociale en produisant une phéromone inhibitrice appelée « Queen Mandibular Pheromone » (QMP) qui empêche les ouvrières de se reproduire, soit en arrêtant la prolifération ou en induisant la mort cellulaire (apoptose) dans leurs ovaires. L’intégration de l’évo-dévo et de l’écologie comportementale a permis l’observation surprenante que la QMP des abeilles peut inhiber le développement des ovaires chez des animaux éloignés. En prenant la mesure audacieuse d’intégrer davantage l’évo-dévo et l’écologie comportementale à l’oncologie, notre équipe multidisciplinaire a produit des données préliminaires excitantes montrant que la QMP des abeilles peut également inhiber la croissance des cellules cancéreuses de l’ovaire humain.

Notre découverte nous conduit à une approche radicalement nouvelle pour découvrir une classe entièrement inexplorée d’agents pharmacologiques qui pourraient révolutionner la lutte contre le cancer de l’ovaire. Avec quatre objectifs expérimentaux, nous capitalisons sur notre découverte afin de tester si la QMP des abeilles à miel possède des propriétés hautement conservées qui lui permettent d’inhiber la croissance des cellules cancéreuses de l’ovaire humain. Le premier objectif testera si la QMP et ses composants ont un potentiel anti-tumorigène chez plusieurs lignées cellulaires du cancer de l’ovaire humain. L’objectif 2 consiste à identifier les gènes et les protéines en interaction qui sont responsables des propriétés anti-tumorigènes de la QMP (ou de ses composants). L’objectif 3 testera la capacité de la QMP (ou de ses composants) à réduire la croissance tumorale et à améliorer la survie des souris injectées avec des cellules cancéreuses de l’ovaire. Enfin, l’objectif 4 testera si les gènes et les protéines sensibles à la QMP dans les cellules cancéreuses sont similaires à ceux qui inhibent la reproduction chez les abeilles ouvrières, comme le prédit le domaine de l’évo-dévo.

Tester le potentiel anticancéreux d’une phéromone inhibitrice de l’abeille à miel n’est qu’un début. D’autres insectes et mammifères eusociaux ont développé une gamme de phéromones ou de substances inhibitrices des ovaires qui peuvent également être testées contre plusieurs types de cellules cancéreuses de l’ovaire. Si cette approche générale pour inhiber la croissance des cellules cancéreuses réussit, nous aurons placé le Québec à l’avant-garde d’un nouveau front de recherche révolutionnaire pour la lutte contre le cancer.

Appel à proposition