Chercheuse : 
Sylvestre, Marie-Pierre

Établissement : 
Université de Montréal

Année de concours : 
2021-2022

La consommation de substances chez les jeunes est un problème de santé publique urgent. Les récents succès des efforts de prévention pour réduire la consommation de cigarette chez les jeunes sont maintenant contrecarrés par l’épidémie de cigarette électronique. En effet, l’utilisation de cigarette électronique chez les jeunes est passée de 12% en 2017 à 28% en 2019 au Canada. De plus, les jeunes Canadiens sont parmi les plus grands utilisateurs de cannabis au monde, avec une prévalence de 18% en 2018. La consommation de substances chez les jeunes est associée à des conséquences à court et long terme, incluant des altérations à la structure et au fonctionnement du cerveau, une réduction des performances scolaires, un risque accru de dépendance et une augmentation du risque de cancer à l’âge adulte. La légalisation récente du cannabis, l’épidémie de l’utilisation de cigarettes électroniques et la sophistication des méthodes de consommation de substances ont provoqué des changements importants au contexte dans lequel les professionnels de la santé et les experts de santé publique opèrent. Ils ont besoin de données probantes récentes et fiables pour développer des politiques et interventions efficaces pour prévenir l’utilisation de substances chez les jeunes ou en réduire les méfaits.

Mon programme de recherche développe des méthodes de modélisation statistique performantes pour mieux outiller les professionnels de la santé et les experts de santé publique. Dans un premier temps, je propose et évalue des méthodes pour mieux décrire l’évolution de la consommation de substance chez les jeunes et ainsi déterminer le moment optimal pour les interventions. Je propose ensuite l’utilisation de modèle permettant de mieux comprendre les mécanismes expliquant l’utilisation de substances chez les jeunes, dans le but d’identifier des cibles d’intervention efficaces. Finalement, je propose et valide des outils pour identifier les adolescents les plus à risque d’initier la consommation d’une substance, ou d’augmenter son utilisation. Ces outils peuvent être utilisés en clinique par les professionnels de santé pour intervenir rapidement auprès de ceux qui en ont le plus besoin. J’utilise les données de quatre études colligeant des informations sur les habitudes de vie des jeunes à plusieurs moments de leur adolescence. Ces recherches sont faites en collaboration avec des experts en utilisation de substances et en santé publique, ainsi qu’avec des pédiatres qui sont impliqués dans l’élaboration des lignes directrices en termes de prévention et traitement de l’utilisation de substances chez les jeunes.