Responsable : 
Geneviève Parent

Établissement : 
Université du Québec en Outaouais (UQO)

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Environ 20% à 25% des femmes de la population générale rapportent avoir utilisé au moins une fois dans leur vie une stratégie coercitive lors d’un refus du partenaire de s’engager dans un comportement sexuel. Les femmes rapportent utiliser principalement des stratégies de manipulation (comme faire de fausses promesses, induire un sentiment de culpabilité) bien que certaines (moins de 5% des femmes) rapportent avoir déjà utilisé l’intoxication ou la force physique. Outre quelques études dans les années 90, ce n’est que depuis les 15 dernières années que la communauté scientifique s’intéresse à l’utilisation de la coercition sexuelle par les femmes hétérosexuelles de la population générale. Ces études nous en disent toutefois très peu sur le moment même du passage à l’acte, c’est-à-dire le moment qui suit le refus du partenaire de s’engager dans les comportements sexuels désirés par la femme.

Considérant les scripts sexuels stéréotypés soulignant que les hommes sont toujours prêts et avides de relations sexuelles, certaines femmes peuvent être surprises si leurs avances sexuelles sont refusées et, par conséquent, être mal préparées émotionnellement à gérer ce refus. En effet, les femmes, à la suite d’un refus, vivraient de fortes émotions négatives et ce, davantage que les hommes. Ainsi, une régulation émotionnelle inefficace lors d’un refus de la part du partenaire pourrait favoriser l’utilisation de stratégies coercitives chez la femme. Outre quelques travaux chez les hommes, aucune étude à notre connaissance ne s’est intéressée à la régulation émotionnelle comme mécanisme explicatif de l’utilisation de la coercition sexuelle chez les femmes de la population générale.

Le présent projet vise donc à répondre à deux questions de recherche :

  1. Quelle place joue la régulation émotionnelle dans la prise de décision des femmes à la suite à un refus de leur partenaire de s’engager dans des contacts sexuels ?
  2. Comment les facteurs associés à l’utilisation de la coercition sexuelle par la femme sont liés à la régulation émotionnelle ?

Pour se faire, un devis mixte séquentiel explicatif sera utilisé. La portion quantitative consistera à l’administration de questionnaires autorévélés à 250 femmes hétérosexuelles adultes et permettra de colliger des données sur la régulation émotionnelle, la coercition sexuelle et les facteurs associés à celle-ci. Des entrevues avec 25 femmes permettront d’explorer le processus décisionnel des femmes, tel que raconté par celles-ci, lors d’un refus de leur partenaire de s’engager dans les comportements sexuels désirés. Cette portion qualitative du projet viendra ainsi contextualiser et donner un sens aux résultats de la première phase.

Le projet permettra d’identifier et comprendre les facteurs qui facilitent l’utilisation de stratégies de coercition sexuelle chez la femme. Dans une optique de prévention des actes de coercition sexuelle, il importe d’identifier les caractéristiques personnelles des femmes qui utilisent  ces stratégies coercitives, mais également les éléments déclencheurs au passage à l’acte. Il sera ainsi possible d’offrir une aide adaptée aux femmes présentant ces facteurs de risque et éviter de nouvelles victimes.