Responsable : 
Valeri Sokolovski

Établissement : 
HEC Montréal

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

Les taux de change peuvent subir des mouvements soudains et extrêmes. Ces fortes variations de devises sont souvent associées à d’importantes pertes pour les stratégies de change telles que le carry trade. Le carry trade est une stratégie d’investissement simple qui consiste à emprunter dans des monnaies à faible taux d’intérêt et à investir dans celles dont les taux d’intérêt sont plus élevés. Historiquement, les opérations de carry trade ont été rentables et leurs rendements n’ont guère été corrélés aux risques systématiques classiques, ce qui remet en question les théories traditionnelles d’évaluation des actifs. Un certain nombre d’études ont suggéré que la rentabilité du carry trade est liée à son exposition au risque de krach monétaire, mais cette explication est contestée par le fait que la plupart des crises de change ne sont liées à aucun facteur fondamental, ni à une détérioration des conditions économiques. Il n’est donc pas évident que l’exposition à ces crises de change largement idiosyncratiques doive entraîner une prime de risque à équilibre. Dans ce projet de recherche, mon objectif est d’enquêter sur les causes de ces krachs monétaires. La motivation théorique est fournie par Plantin et Shin (2008), qui montrent que les krachs monétaires résultent du dénouement endogène de l’activité de carry trade, c’est-à-dire que les krachs sont le résultat de la spéculation elle-même plutôt que la réalisation de chocs fondamentaux. Une implication à tester est que la probabilité et l’intensité des pertes importantes de carry trade (crashs) augmentent avec le niveau de l’activité de carry trade. Il s’agit là d’un défi empirique, car le niveau de l’activité du carry trade n’est pas directement observable. Ainsi, afin de vérifier mon hypothèse, je propose un certain nombre de mesures empiriques de l’activité du carry trade fondées sur le co-mouvement dynamique des rendements des devises, des mesures dynamiques de l’exposition des fonds de couverture aux opérations de carry trade et des données sur les positions des négociateurs de taux de change. Mes résultats préliminaires indiquent qu’environ la moitié des pertes de carry trade les plus importantes surviennent en période de forte activité de carry trade, ce qui concorde avec l’hypothèse avancée. Une autre question pertinente  est de savoir si cette information sur la probabilité de krach est reflétée de manière adéquate dans les prix du marché. Les options de change sont des instruments idéaux pour mesurer la probabilité de krachs perçue par les marchés financiers. Par conséquent, je détermine également si les prix des options reflètent fidèlement la probabilité de krachs de devises en raison des changements dans l’activité de carry trade. Cette question de recherche a une incidence directe sur les politiques monétaires, car les banques centrales sont souvent préoccupées par les mouvements importants de devises. Cette question de recherche présente également un intérêt pour le secteur financie r, comme en témoignent les nombreux produits offerts aux clients par des banques d’investissement de premier plan telles que Morgan Stanley, Citi et Deutsche Bank, qui tentent de mesurer les niveaux d’activité spéculative sur les marchés des changes.