Chercheur : 
Smith, Jonathan

Établissement : 
Université de Sherbrooke

Année de concours : 
2021-2022

Plusieurs recherches ont montré que le redoublement a un effet limité sur les apprentissages des élèves et qu’il pourrait même amplifier leurs difficultés. En écho à de tels constats, les écoles sont fortement encouragées, depuis la mise en place de la dernière réforme curriculaire, à abandonner cette pratique et à imaginer (et adopter) de nouvelles pratiques afin d’aider leurs élèves en échec à récupérer leur retard. Une pratique a alors connu un essor et celle-ci consiste à promouvoir au niveau supérieur ces élèves qui ne satisfont pas les exigences scolaires, a priori pendant le cycle d’apprentissage, et dans une moindre mesure à la fin dudit cycle. Il vaut de préciser que des ressources et appuis peuvent, en plus, être mis à leur disposition afin de les aider à récupérer leur retard. Cela étant dit, il est difficile de dire si cette nouvelle façon de faire permet de mieux soutenir la progression des élèves ou, à tout le moins, le développement chez eux de ressources contribuant à cette progression. Les retombées associées à cette pratique ne semblent d’ailleurs pas avoir fait l’objet d’une évaluation rigoureuse et systématique. La présente étude souhaite générer des données qui offriront une représentation de pareilles retombées. Elle se fixe effectivement pour objectif général d’évaluer les effets sur la motivation scolaire, l’adaptation sociale et les performances d’une telle forme de promotion.

Pour ce faire, trois groupes d’élèves seront composés et comparés. Un premier groupe (n = +/- 900) réunira des élèves de la 1re à la 6e année (150 élèves / niveau) qui, même s’ils sont en situation d’échec à la fin de l’année scolaire 2020-2021, sont promus au niveau supérieur. Un deuxième groupe (n = +/- 900) réunira lui aussi des élèves de la 1re à la 6e année en échec à la fin de 2020-2021, mais étant soumis à une reprise. Un troisième groupe (n = +/- 900) sera composé quant à lui d’élèves de chacun de ces niveaux qui suivent un cheminement ordinaire. Au début, en milieu et à la fin de l’année scolaire 2021-2022, les trois groupes d’élèves répondront à un questionnaire à items auto rapportés qui permettra de mesurer (et d’évaluer) différentes dimensions de leur motivation et de leur adaptation sociale et de consigner leurs performances en français et en mathématiques. Comme le laissent présager ces indications, les données ainsi récoltées feront aussi bien l’objet d’analyses transversales que longitudinales. Soucieux de pouvoir faire une interprétation nuancée des résultats qui se dégageront de ces comparaisons, nous comptons également recueillir (et analyser) les perceptions/réactions de quelques-uns de ces élèves, qui expérimentent une promotion ou un redoublement. Cette recherche pourrait donc avoir des retombées intéressantes pour la recherche comme la pratique. En effet, ils permettront de faire la lumière sur les effets associés à la promotion, telle que pratiquée au Québec, en prenant soin d’ailleurs de les situer par rapport à ceux associés au redoublement. Certains constats pourraient peut-être inspirer des changements de pratique et soutenir des efforts de communications en ce sens.