Chercheuse : 
Analays Alvarez Hernandez

Établissement : 
Université de Montréal

Année de concours : 
2022-2023

Depuis 2000, les musées, les galeries privées, universitaires et municipales, les centres d’artistes et les fondations à Montréal, que ce soit par l’entremise d’expositions ou de pratiques de collectionnement, de résidences ou de programmes d’échange, semblent manifester un engouement vif et de plus en plus important pour l’art et les artistes d’Amérique latine ainsi que pour ceux latinx-canadien·nes. Pourtant, nous observons aussi une disparité quant au traitement accordé à ces artistes. Ceux latinx-canadien·nes sont (toujours) aux prises avec des enjeux d’invisibilité et de sous-représentation, et peu d’entre eux ont, par exemple, accès aux institutions artistiques majeures comme des musées et des fondations. Cette recherche vise à évaluer, notamment, si les occurrences de l’art latino-américain moderne et contemporain à Montréal favorisent l’épanouissement professionnel des artistes de cette diaspora ou si, au contraire, elles contribuent plutôt au renforcement d’une condition de « double subalternité » associée à ces dernières ; une condition qui puise ses racines dans des critères raciaux et linguistiques étroitement associés au régime de colonialité instauré dans les sociétés modernes. Cette recherche vise à situer l’art et les artistes latinx-canadien·nes et latino-américain·es à Montréal à la lumière du marché de l’art national et international et de la scène artistique montréalaise, et ainsi combler un grand vide dans la littérature savante sur ce sujet, notamment en français. Je souhaite mettre de l’avant l’altérité de l’individu latinx-canadien·ne : une altérité perçue comme inférieure et, par conséquent, marginalisée ou exclue. Le terme « (re)localisations » dans le titre du projet réfère ainsi à plusieurs objectifs poursuivis par cette recherche. Je vise à 1) localiser (situer) les artistes latinx-canadien·nes dans le contexte montréalais – où sont-elles exposé·es ? qui sont ces artistes ? ; 2) extraire ces dernières d’une position que j’appelle de « double subalternité » et les replacer (réinsérer) dans le circuit de l’art à Montréal, notamment vis-à-vis de la réception de l’art et des artistes latino-américain·es dans cette ville ; et 3) mieux circonscrire l’art latinx-canadien et l’art latino-américain – les distinguer pour mieux redéfinir leur relation. Je ferai appel à de la littérature relevant notamment de l’histoire de l’art, mais aussi de la sociologie de l’art, de la muséologie et des études diasporiques. Cette approche multidisciplinaire permettra d’analyser les rapports entretenus à Montréal entre les institutions artistiques, les artistes latino-américain·es et latinx-canadien·nes.