Responsable : 
Taha Ouarda

Établissement : 
Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Année de concours : 
2019-2020

Recherche intersectorielle – Programme Audace

Concours 2019-2020

Composition de l’équipe:

Taha Ouarda (Institut national de la recherche scientifique), responsable

Céline Campagna (Institut national de santé publique du Québec), co-chercheuse

Pénélope Daignault (Université Laval), co-chercheuse

Domaine : Santé des populations

Secteurs de la recherche : Sciences naturelles et génie; Sciences de la santé; Sciences humaines et sociales

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

L’exposition excessive à la chaleur constitue un stress majeur pour le corps humain, notamment pour les systèmes cardiovasculaire, respiratoire et nerveux central. Il est maintenant établi que la fréquence des vagues de chaleur est en augmentation depuis le milieu du XXe siècle et que leur fréquence va tripler ou quintupler d’ici 20 ans environ, selon les scénarios respectivement moyen ou élevé d’émissions. L’été vécu en 2018 deviendra ainsi la normale très bientôt. Au Québec, le système SUPREME a été développé en 2009-2010 par l’Institut national de santé publique du Québec pour la surveillance et la prévention des impacts sanitaires des évènements météorologiques extrêmes, en fonction des impacts santé à court terme (nombre de décès, hospitalisations, etc.) des extrêmes météo, ce qui constituait une innovation. Mais l’une des faiblesses de la méthode appliquée présentement pour déterminer les seuils d’alerte est qu’elle ne tient pas compte de la tendance décennale pour la surmortalité, ni de l’adaptation des populations à long terme ou de l’adaptation physiologique saisonnière. Les événements de surmortalité seront ainsi de plus en plus nombreux à l’avenir, en raison de la mortalité croissante liée en partie à la démographie et au vieillissement. Une autre caractéristique de la méthode appliquée au Québec est qu’elle doit être spécifique à une région donnée à cause des facteurs géographiques et climatiques sur un vaste territoire. Les seuils d’alerte devront donc être adaptés temporellement et spatialement pour demeurer crédibles.

Ce projet propose d’intégrer les deux aspects, temporel et spatial, dans un modèle de prévision des extrêmes de mortalité et de morbidité liés à la météo. Il s’agit d’analyser des variables extrêmes de mortalité et de morbidité en utilisant une combinaison de la théorie des valeurs extrêmes et d’approches d’intelligence artificielle. Nous développerons un modèle non stationnaire introduisant des covariables climatiques, sociales et démographiques, toutes dépendantes du temps et de l’espace. Un tel modèle permettrait de mieux définir les seuils d’alerte en tenant compte de l’évolution temporelle et spatiale des facteurs ayant une influence sur la morbidité et la mortalité. Il est également proposé d’intégrer dans ce projet un système d’alerte téléphonique automatisé approprié dans le modèle non stationnaire prévisionnel, en tenant compte des croyances et caractéristiques cognitives des groupes plus vulnérables, et de leurs comportements préventifs usuels. Un système similaire destiné aux organisations de services et de soins serait aussi développé en parallèle. Le premier élément innovant est la méthode envisagée, qui vise à intégrer une quantité d’information inédite jusqu’ici, tout en utilisant l’état de l’art de la statistique pour ce faire. L’application d’une approche non stationnaire, tant au niveau temporel qu’au niveau spatial, représente une rupture avec les cadres et concepts établis dans ce domaine à l’échelle mondiale. Le deuxième élément innovant de l’approche proposée est l’évaluation des comportements individuels et organisationnels. Le présent projet regroupera donc des chercheur.es des secteurs appartennant aux Fonds Santé, Nature et technologies et de Société et culture.

Appel de propositions