Responsable : 
Maria Martin de Almagro

Établissement : 
Université de Montréal

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

L’inclusion d’une perspective de genre dans tous les domaines et politiques des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et les programmes de Désarmement, Démobilisation, et Réinsertion des ex-combattants (DDR) et de Réformes du Secteur de la Sécurité (SSR) a été formalisée et institutionnalisée comme norme-clé de l’Agenda sur les Femmes, la Paix et la Sécurité dans la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2000. A partir de ce moment, plusieurs documents, initiatives et stratégies, telles que la Elsie Initiative (2018) du gouvernement du Canada et la Stratégie des Nations Unies pour la parité des sexes en uniforme (2018), fixent des objectifs liés à la participation des femmes dans le domaine de la sécurité, en argumentant qu’une plus grande présence féminine dans le secteur de la sécurité augmentera l’efficacité des opérations de maintien de la paix et contribuera à la création d’une paix durable dans les pays post-conflit. Cependant, dans quelle mesures cet ensemble de normes constituent-elles une politique de sécurité féministe ? Comment ces réformes ont été traduites en pratiques systématisées dans les opérations de maintien de la paix ? Avec quelles conséquences matérielles et structurelles pour ceux qui doivent mettre en œuvre ces réformes et pour les femmes en uniforme envers qui ces normes sont souvent dirigées ? Ce projet vise à remettre en question et à redéfinir les modèles constructivistes de diffusion des normes, à travers une analyse systématisée de micro-pratiques de ce que j’appelle des « réformes de genre en sécurité » (RGS) dans deux contextes d’opérations de maintien de la paix. Deux missions onusiennes constitueront mon terrain empirique : La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en RD Congo (MONUSCO). En adoptant une approche méthodologique ethnographique et visuelle, le projet examinera d’une part la mise en œuvre de politiques de parité de genre du personnel en uniforme onusien (par exemple : augmentation du nombre de femmes en uniforme et assignation des tâches), et d’autre part la mise en place des politiques de DDR et SSR sensibles au genre (par exemple : traitement différencié dans les activités et formations). Ma démarche vise à apporter 4 contributions :

  1. En termes théoriques, le projet offrira des concepts et modèles théoriques permettant de comprendre les mécanismes et les résultats de la mise en œuvre de normes internationales dans des opérations de maintien de la paix.
  2. En termes empiriques, le projet produira des connaissances sur comment les normes sur l’égalité de genre sont mises en œuvre dans les politiques de sécurité et les stratégies contre le terrorisme.
  3. En termes méthodologiques, le projet combinera l’analyse féministe de discours avec la « théorie ancrée », développant un nouveau standard pour l’analyse comparative.
  4. Enfin, le projet sera  une ressource pour les décideurs politiques en offrant des solutions sur comment implémenter des RGS dans des pays post-conflit.