Responsable : 
Mélanie Robinson

Établissement : 
HEC Montréal

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

La littérature grandissante sur le sujet du followership montre clairement l’intérêt croissant pour ce domaine. En effet, les chercheurs nous ont fourni d’importantes perspectives sur les perceptions du rôle du « follower » (p. ex. Carsten, Uhl-Bien, West, Patera et McGregor, 2010), l’identité du « follower » (« follower identity »; p. ex. Collinson, 2006) et les théories implicites (modèles mentaux) liées aux diverses caractéristiques que les individus associent souvent aux « followers » (p. ex. Junker, Stegmann, Braun et van Dick, 2016; Sy, 2010). Cependant, malgré l’importance de ce rôle (p. ex. Chaleff, 2003; Kelley, 1992, 2008), on a tendance à mettre moins d’accent sur le développement du followership (Carsten, 2017) – et ce, malgré la mesure dans laquelle le followership et le leadership se confondent souvent (p. ex. Jaser, 2017; Robinson, Bérubé, & Langley, 2019). Jaser (2017), par exemple, a récemment inventé l’expression « connected leaders » pour refléter les personnes qui assument les deux rôles dans leur travail, reliant les autres au sein de leur organisation grâce à leurs responsabilités de leadership et de followership.

S’inspirant de la recherche perspicace de Jaser (2017) sur le « connected leadership » (leadership connecté), de la littérature sur la construction sociale des identités des leaders et des « followers » (De Rue et Ashford, 2010), et de la recherche sur la perception du followership dans l’armée (p. ex. Robinson et al, 2019) et l’impact de l’identité du « follower » dans le même contexte (p. ex., Peters et Haslam, 2018), le projet proposé vise à contribuer à la littérature en explorant le processus par lequel l’identité du « follower » est construit dans un contexte militaire et en façonnant ensuite la manière dont les leaders interagissent avec leurs collègues.

En effet, de récentes recensements de la littérature sur l’identité en milieu de travail (Caza, Vough et Puranik, 2018) – et plus particulièrement sur l’identité des leaders (Epitropaki, Kartl, Mainmelis et Lord, 2017) – démontrent clairement l’intérêt et l’importance de ces recherches. Toutefois, Caza et ses collaborateurs (2018) soulignent également la nécessité de mettre davantage l’accent sur les éléments temporels dans la recherche sur l’identité au travail. Comme les identités du leader et du «follower» peuvent se développer et changer au fil du temps en fonction de nos comportements et de nos interactions avec les autres (p. ex. De Rue, Ashford et Cotton, 2009), la recherche longitudinale qui peut saisir cette évolution est particulièrement importante (p. ex. De Rue et Ashford, 2010).

En réponse à cet appel, l’étude proposée utilisera donc une approche qualitative longitudinale pour suivre un échantillon de 15 à 20 membres des Forces armées canadiennes qui sont en train d’entreprendre de nouvelles affectations de leadership. Des données seront recueillies à trois reprises au cours d’une période de 18 mois afin d’examiner comment les participants ont développé leur identité de « follower », comment cette identité évolue à mesure qu’ils assument leurs nouvelles responsabilités de leadership, et comment cette identité impact leurs interactions avec les autres sous leur commandement.