Les étudiants de première génération, c’est-à-dire qu’aucun des parents n’a atteint une scolarité supérieure au secondaire, constituent à l’heure actuelle un pourcentage élevé de la clientèle scolaire, tant au niveau collégial qu’universitaire.

Selon les études surtout américaines, ces jeunes devraient affronter des défis adaptatifs particuliers les mettant à risque d’un abandon de leur programme d’études. Les résultats de la présente étude réalisée chez près de 2 000 étudiants de l’Université du Québec à Montréal indiquent que s’ils réussissent aussi bien que les autres à la fin de leur 1ère année, ces étudiants sont significativement plus nombreux à ne plus être inscrits l’année suivante. Le portrait ressortant de notre étude est qu’ils vivent plus de difficultés que les autres, mais présentent aussi des atouts insoupçonnés.

Ces étudiants vivent plus de difficultés que les autres, mais présentent aussi des atouts.

Leurs difficultés principales concernent des inquiétudes financières et la nécessité de travailler de nombreuses heures en plus des études, un sentiment d’insécurité dans le milieu universitaire, le sentiment aussi d’un soutien moindre de leurs amis et de leurs parents, la perception que ces derniers peuvent moins les guider dans des décisions à prendre et l’expérience d’un certain choc culturel marqué par un sentiment de déloyauté envers leur milieu de provenance.

Du côté de leurs atouts, ces étudiants rapportent être plus au clair avec leur choix de carrière et leur appréciation de leur projet d’études est plus positive que leurs collègues : ils rapportent y vivre plus d’émotions positives, lui accorder plus d’importance, lui attribuer un sens plus grand, se sentir plus en contrôle dans sa réalisation et être plus satisfaits de leur réussite jusqu’à ce moment.

Nos résultats suggèrent qu’un soutien financier adéquat et spécifique aux étudiants de première génération et des mesures visant à les aider à contrer leurs difficultés et à mettre à profit leurs atouts à l’intérieur des universités pourraient favoriser leur persévérance aux études.

Chercheure principale

Thérèse Bouffard, Université du Québec à Montréal

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : septembre 2012