L’activité minière est très importante à l’économie québécoise, mais la gestion environnementale des sites miniers comporte plusieurs défis. Sur le plan de la restauration d’un site perturbé par l’excavation inhérente au secteur minier, il nous faut développer des techniques adaptées à cette réalité pour réinstaurer une végétation naturelle. La rocaille et les sables qui sont présents sur les sites miniers sont pauvres en nutriments et exposés aux éléments; ceci constitue des conditions difficiles pour l’implantation de la végétation.

Notre projet avait pour but d’amorcer le développement d’une stratégie de réhabilitation adaptée au site Whabouchi opéré par Nemaska Lithium dans la région d’Eeyou Istchee Baie-James. Les approches envisagées pour la revégétalisation se devaient d’être non seulement efficaces, mais aussi souscrire au développement durable, être acceptables aux communautés locales et réalisables à grande échelle sur tous les plans (économique, technique). Notre équipe de recherche composée d’écologistes, microbiologistes et biogéochimistes a étudié les végétaux indigènes à la région de Nemiscau, leurs habitats naturels et les populations microbiennes qui colonisent naturellement leurs racines. Ceci avait pour but de sélectionner les espèces végétales les mieux adaptées aux conditions qu’elles rencontreraient si elles étaient employées pour végétaliser les empilements de résidus mixtes (contenant sable et rocaille) qui seront créés par la minière.

Nous avons identifié plusieurs espèces végétales qui se démarquent dans leur capacité à tolérer les conditions de sécheresse et de chaleur qui peuvent être très sévères sur de tels empilements rocheux. Ces espèces sont variées en termes d’architecture, ce qui enrichira les modèles de plantations à venir. On compte parmi elles des arbres, des arbustes et des herbacées. Le projet nous a permis de former des étudiant(e)s gradué(e)s dans un domaine interdisciplinaire et qui les a amenés à interagir avec nos collaborateurs industriels pour accomplir des travaux de recherche menés en laboratoire et sur le terrain dans le Nord-du-Québec. L’utilisation de méthodes avancées en biologie moléculaire en physiologie végétale (évaluant les traits fonctionnels des plantes) nous a permis de mieux connaître le potentiel du patrimoine végétal et microbien qui est présent dans la région de Nemiscau. Ces plantes et microorganismes devraient être exploités de concert avec les communautés locales pour restaurer progressivement le site Whabouchi, tout au cours de la vie de la mine. Les connaissances et le savoir-faire que nous avons développé en cours de projet contribueront, plus largement, à la filière de restauration écologique d’autres sites miniers au Québec.

Chercheur responsable

Sébastien Roy

Équipe de recherche

  • Sébastien Roy, Université de Sherbrooke
  • Jean-Philippe Bellenger, Université de Sherbrooke
  • John William Shipley, Université de Sherbrooke

Durée du projet

3 ans

Montant

299 969 $

Partenaire financier

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles

Appel de propositions

Développement durable du secteur minier