Une collaboration récente entre des équipes de recherche en archéologie et en informatique montre tout le potentiel des technologies numériques pour la mise en valeur des objets archéologiques.
Dans le cadre du projet INTROSPECT, l’équipe de Réginald Auger, professeur titulaire des Laboratoires d’archéologie de l’Université Laval, a uni ses forces avec celles de l’IRISA et de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Objectif : mettre à profit les nouvelles technologies numériques dans la compréhension, la manipulation et la conservation des objets archéologiques, et dans la diffusion des connaissances.
Les équipes ont notamment utilisé la tomodensitométrie, une technologie d’imagerie qui permet de reproduire des objets archéologiques en 3D. Elles ont aussi employé la réalité virtuelle, l’impression 3D ou les interactions tangibles (la possibilité de manipuler des objets virtuels comme si on les tenait réellement).
Ces technologies ont, par exemple, servi dans l’étude de deux wampums offerts à des missionnaires au 17e siècle par les Abénakis et les Hurons-Wendats. Ces ceintures composées de perles de coquillages, de perles de verre et de piquants de porc-épic sont conservées dans la voûte de la cathédrale de Chartres, hors d’accès du public. Les technologies numériques aident à mieux comprendre ces artéfacts, à les reconstituer virtuellement et à les présenter au public pour illustrer l’histoire qu’elles véhiculent.
Les équipes ont aussi étudié une momie de 50 cm de long sur 15 cm de large, sans devoir en retirer les bandelettes. L’exercice a révélé que la momie contenait cinq petits chats. Le Musée des beaux-arts de Rennes, en Bretagne, en a présenté une impression 3D, et les visiteurs ont pu visualiser et manipuler virtuellement son contenu.
Ce projet montre que les nouvelles technologies numériques peuvent appuyer la recherche sur les objets archéologiques, plutôt que simplement en produire des images de synthèse.