Travailler, se consacrer à ses études et faire des mots croisés ou des sudokus sont tous des exemples de tâches qui exigent des efforts mentaux considérables. Quand et pourquoi consentons-nous à les déployer? Quelles sont les circonstances et les caractéristiques individuelles qui influent sur nos prises de décision? Voilà les questions auxquelles Ross Otto, professeur au Département de psychologie de l’Université McGill, cherche à répondre. Le chercheur s’intéresse plus spécifiquement au calcul entre les coûts relatifs (comme le temps) et les avantages (comme des bénéfices d’ordre financier) sur lequel repose chaque décision de consentir ou non à un effort mental.
Lui et ses collaborateurs font appel à des expériences comportementales de pointe fondées sur des modèles mathématiques et combinées à des mesures physiologiques, comme celle de divers paramètres de la pupille. Ils peuvent ainsi demander aux participants de compter à rebours selon une règle fixe plus ou moins exigeante sur le plan cognitif tout en analysant en direct les dépenses liées à cet effort. L’introduction d’une quelconque forme de récompense – monétaire, par exemple – leur permet ensuite d’apprécier l’étendue des réactions interindividuelles en ce qui a trait au traitement du compromis coûts-avantages.
Les chercheurs ont constaté que le coût qu’entraîne une variation de l’effort mental à fournir, même subtile, est perçu comme étant plus grand pour certaines activités que pour d’autres. Qui plus est, il semble que les individus soient très sensibles à cette notion de « coût marginal » et qu’ils l’intériorisent dans leurs prises de décision. Or, certains sont plus motivés à se dépenser, soit parce qu’on leur offre une récompense, soit de manière intrinsèque. Ces découvertes sont de prime importance pour comprendre les choix que plusieurs sont régulièrement appelés à faire, comme ceux concernant leur santé – pensons à la vaccination contre la COVID-19.