Quand la mer fait des siennes, les vagues peuvent menacer la sécurité des bateaux, accélérer le processus d’érosion des berges ou modifier la dispersion de polluants. Pourtant, il demeure très difficile de prédire la dynamique des vagues avec précision en utilisant les modèles numériques actuels, particulièrement lorsqu’il y a présence de glace de mer, comme c’est le cas en Arctique ou dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Cédric Chavanne et Dany Dumont, chercheurs à l’Institut des sciences de la mer de l’Université du Québec à Rimouski, travaillent à régler ce problème.

Après quelques essais, les chercheurs ont réussi à obtenir des mesures de vagues avec un instrument de détection acoustique.

En présence de glace, plusieurs mécanismes réduisent l’énergie des vagues, qui empruntent une trajectoire donnée : leur dispersion dans différentes directions, le frottement de l’eau sous la glace et la rupture de cette glace. Cette interaction complexe est difficile à modéliser, car on manque de mesures directes pour valider les paramètres théoriques. En effet, la plupart des instruments de mesure traditionnels ne sont pas conçus pour une utilisation en présence de glace de mer.

Après quelques essais, les chercheurs ont réussi à obtenir des mesures de vagues avec un instrument de détection acoustique, en face du parc du Bic et de Forestville. Par imagerie satellitaire, ils ont aussi compilé des données météorologiques sur le vent et sur la répartition de la glace de mer. Ces informations ont ensuite été utilisées pour prédire l’énergie et la fréquence des vagues en présence de glace à l’aide d’un modèle créé par Dany Dumont.

Un étudiant diplômé travaille actuellement à raffiner ce modèle pour pouvoir prévoir de façon plus réaliste la dynamique des vagues et de la glace. Une fois restructuré, le modèle pourra être utilisé notamment par la garde côtière pour la navigation et par les scientifiques pour étudier les effets d’une diminution du couvert de glace en raison des changements climatiques.