S’alimenter représente un défi quotidien pour nombre de personnes atteintes de paralysie cérébrale, de dystrophie musculaire ou de la maladie de Parkinson. La spasticité et les tremblements sont des troubles du mouvement qui touchent les membres supérieurs et qui les empêchent de se nourrir de manière autonome. Malheureusement, les technologies qui pourraient dès aujourd’hui aider ces personnes à améliorer leur qualité de vie sont pour la plupart inadaptées à leur situation – quand elles ne sont pas carrément trop dispendieuses, certaines coûtant plusieurs dizaines de milliers de dollars.
Les travaux d’Alexandre Campeau-Lecours, professeur au Département de génie mécanique de l’Université Laval, ont pour objectif de renverser ce statu quo. En collaboration avec des équipes qui œuvrent en réadaptation, le chercheur et son équipe ont mis au point un système motorisé que la personne utilisatrice tient avec sa main lorsqu’elle se nourrit. Plus spécifiquement, ils ont développé des algorithmes qui font en sorte que cette aide à l’alimentation accompagne et stabilise les mouvements, minimisant ainsi fortement les désagréments causés par les spasmes et les tremblements. Grâce à des innovations mécaniques et à des optimisations, l’équipe a pu développer une solution presque dix fois moins coûteuse que les solutions existantes.
La conception de dizaines d’itérations de cette technologie d’assistance robotisée a été nécessaire avant d’aboutir à celle qui, aujourd’hui, fait l’objet de discussions pour une éventuelle commercialisation. Cette innovation en mécatronique se trouve actuellement au cœur d’une étude clinique qui a pour but de quantifier l’amélioration de la qualité de vie chez ses utilisateurs et utilisatrices. Les connaissances développées dans le cadre de ce projet de recherche sont transférables à d’autres tâches qui sont affectées par les troubles du mouvement aux membres supérieurs, comme l’écriture.