C’est donc à travers le prisme de la consommation des ménages, les résultats au primaire et au secondaire dans les tests d’aptitude internationaux, et enfin la transmission des inégalités par le biais de l’éducation universitaire des parents que notre analyse s’est faite autant pour le Québec et dans le reste du Canada et ce sur une longue période.
Depuis 2000, les inégalités sont très stables et semblables à celles des autres provinces canadiennes.
Nous montrons que pour la consommation, les inégalités dans le cas des ménages ont rapidement augmenté des années 70 jusqu’au milieu des années 90 dans les deux régions, mais se sont stabilisées depuis ce temps. Elles sont aussi depuis 2000 moins fortes au Québec lorsque calculées correctement.
Pour le cas des résultats dans les tests d’aptitude, depuis 2000, les inégalités sont très stables et semblables à celles des autres provinces canadiennes. Enfin, le mécanisme de transmission intergénérationnel par l’éducation est un peu plus fort au Québec et aussi par l’intermédiaire des pères de familles. De plus, nous observons un peu plus de mobilité sociale généralement au Québec et depuis les années 80, mais pas de tendances fortes à la hausse. Cette stabilisation des inégalités a commencé avec l’augmentation des transferts aux familles pauvres du fédéral et aussi au Québec.
Pour la consommation, les inégalités restent cependant bien supérieures à celles des année 60, et ce malgré les sérieux efforts pour contenir leurs croissances. La recherche dans l’avenir devrait essayer de déterminer s’il existe un lien causal entre les inégalités plus faibles au Québec et sa structure fiscale particulière avec des très hauts taux de taxation effectifs en comparaison avec ceux des autres provinces.
Philip J. Merrigan, Université du Québec à Montréal
Dépôt du rapport de recherche : septembre 2019