Quelques mots en ce début d’été, en espérant que vous pourrez profiter de vacances bien méritées au Québec ou un peu partout à travers le monde. Beaucoup d’entre nous avons la bougeotte après ces années de pandémie!

La récente Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation, connue sous l’abréviation SQRI2, et la mise à jour des plans stratégiques des Fonds de recherche du Québec (FRQ) nous ont tenus bien occupés depuis près de deux ans. Je remercie ceux et celles qui ont participé aux multiples consultations menées par les FRQ, le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et le Conseil de l’innovation. Dans l’ensemble, les résultats sont assez convaincants avec des investissements de plus de 7,5 G$ dans la SQRI2 pour la période 2022-2027, dont près de 1,2 G$ aux FRQ (qui incluent les crédits de base alloués annuellement). La SQRI2 représente un ajout de 320 M$ aux crédits de base des FRQ, alors que la SQRI 2017-2022 s’élevait à 180 M$ additionnels. Je mentionnerais que les crédits de base des FRQ, qui stagnaient depuis plusieurs années, seront bonifiés progressivement par la SQRI2, passant de 174 M$ en 2021-2022 à 192 M$ en 2026-2027.

Ces budgets additionnels nous permettront de mieux appuyer les talents et la relève en augmentant le nombre de bourses d’excellence offertes chaque année, et ce, dès maintenant, avec un nombre additionnel de près de 140 bourses annoncées le 2 juin dernier. Nous pourrons également bonifier les financements accordés à nos programmes de regroupements de recherche et ceux en lien avec les grands défis de société (climat, démographie, nouvelles technologies…); un de nos objectifs est de promouvoir les collaborations et partenariats au Québec et au niveau international. Il est important d’ajouter ici que plus de 80 % de ces nouveaux budgets appuieront directement la recherche libre et fondamentale dans tous les secteurs d’activité couverts par les trois FRQ.

Un volet Science et société est inclus dans le financement reçu par les FRQ. Ce dernier nous permettra de bonifier nos programmes d’appui qui touchent les domaines suivants : la science en français; le libre accès aux publications scientifiques et la science ouverte; la recherche en lien avec les principes d’équité, de diversité et d’inclusion, et le développement durable; le conseil scientifique aux gouvernements et la diplomatie scientifique; l’amélioration de nos connaissances sur la désinformation et ses impacts, entre autres sur nos démocraties.

En ce qui concerne le libre accès aux publications scientifiques, les FRQ ont récemment lancé la version révisée de leur Politique de diffusion en libre accès. Dans l’optique de favoriser une science plus ouverte, cette Politique exige désormais le libre accès immédiat aux publications scientifiques (sans embargo) ainsi que la diffusion sous licence ouverte. Ces nouvelles exigences ont pour objectif de rendre la science plus efficace, renforcer la collaboration scientifique, améliorer la reproductibilité et lutter contre les fausses informations. Les FRQ visent aussi à rendre publiquement accessibles les connaissances générées par du financement public.

Un élément essentiel de la SQRI2 est en lien avec le cycle de l’innovation : de la recherche fondamentale à la commercialisation, en passant par l’innovation. Je fais d’ailleurs partie du trio de l’innovation avec Luc Sirois, innovateur en chef, et Sylvie Pinsonneault, première vice-présidente, Stratégies, solutions d’affaires et innovation chez Investissement Québec. Mathieu Gervais, sous-ministre adjoint au MEI, est quant à lui notre d’Artagnan ! En mettant l’accent sur l’idée de cycle, nous visons à améliorer chacun de ses éléments avec l’aide des autres composantes, de façon à enrichir l’ensemble du cycle. Nous poursuivrons nos actions concernant l’entrepreneuriat scientifique ainsi que sur l’innovation sociale afin d’assurer des formations plus diversifiées en accord avec les recommandations du rapport sur l’Université québécoise du futur.

Nous sommes aussi très impliqués dans la création des zones d’innovation par notre ministère. Des financements additionnels sont d’ailleurs accordés aux FRQ afin de promouvoir la relève et de faciliter la rétention et le recrutement de chercheuses et de chercheurs d’exception ayant des expertises complémentaires, incluant bien sûr l’innovation technologique, mais aussi l’innovation sociale. L’un des objectifs des zones d’innovation est, en effet, la création de milieux de vie stimulants et accessibles à l’ensemble de nos communautés. À cet égard, vos suggestions sont plus que bienvenues!

Je vous souhaite un bel été à toutes et à tous…

Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec