Responsable : 
Aline Charles

Établissement : 
Université Laval

Année de concours : 
2021-2022

Aline Charles, responsable, Université Laval

Secteurs de la recherche : Sciences humaines et sociales; Arts et lettres

Table des matières

  1. RÉSUMÉ DU PROJET

1. RÉSUMÉ DU PROJET

Les drames survenus dans les résidences privées pour aîné.e.s (RPA) et les centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) du Québec depuis mars 2020 ont relancé les débats sur l’institutionnalisation du dernier âge. Il est alors devenu important d’en comprendre les origines, d’en saisir les évolutions : l’ampleur de cette crise a fait de l’histoire des vieillesses vécues en institution un sujet brûlant d’actualité. Or, cette histoire est méconnue du grand public. Les pratiques pourtant très anciennes et vivaces qui ont préparé l’essor du vieillir en institution sont tombées dans l’oubli. Parmi elles figurent les « dames pensionnaires » des 17e, 18e, 19e et 20e siècles qui offrirent leurs biens, leurs vêtements ou un peu de travail à un hospice religieux afin d’y vivre leurs derniers jours, mois ou années. Nous proposons donc de créer un webdocumentaire interactif qui offrira une plongée dans les histoires individuelles de ces femmes âgées, précurseures des résident.es des maisons de retraite et des CHSLD actuels.

Archives animées, capsules vidéo, photos anciennes, cartes interactives et récits prenants éclaireront avec sensibilité leur arrivée à l’hospice, les frais qu’elles y payaient ou les tâches qu’elles y assumaient, les relations familiales qu’elles conservaient ou perdaient, les conditions de logement, d’alimentation et de soins qu’elles négociaient ou devaient supporter, les stratégies qu’elles déployaient pour se préparer à une « bonne mort ». Leurs parcours individuels seront situés dans le contexte matériel, social et spirituel de ces femmes en fin de vie, incluant l’hospice, la communauté de religieuses, l’espace urbain et les conceptions de la vieillesse féminine.

Le webdocumentaire sera conçu de manière à laisser toute liberté de navigation aux internautes, en autorisant autant les survols rapides que les explorations plus fouillées. Il sera aussi pensé en fonction de publics variés, âgés ou plus jeunes, connaisseurs ou curieux. S’en dégagera alors un portrait à la fois incarné et exhaustif de cette pratique qui perdura pendant quatre siècles, mais sans jamais marquer l’imaginaire collectif du Québec.

Appel à proposition