Plusieurs patients hospitalisés en raison de la COVID-19 ont besoin d’oxygène pour lutter contre la maladie. L’appareil actuellement utilisé au sein de la plupart des hôpitaux dans le monde, le débitmètre à bille, est vieux de plus de 100 ans : les soignants doivent vérifier l’oxygénation et ajuster le débit d’oxygène manuellement au chevet de la personne, ce qui augmente leur risque d’être contaminés par le coronavirus. Une innovation québécoise et française, le FreeO2, est cependant sur le point de révolutionner ces procédures en ne nécessitant pas l’intervention du personnel de la santé près des malades.

Plusieurs études réalisées chez plus de 1000 patients (au Québec, en France et en Tunisie) ont démontré l’utilité de l’appareil FreeO2 et ses bénéfices.

Le Dr François Lellouche, médecin intensiviste, enseignant à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie Québec-Université Laval (IUCPQ-UL), et le pneumologue intensiviste français Erwan L’Her ont inventé un dispositif qui mesure le taux d’oxygène dans le sang toutes les secondes et l’ajuste au niveau requis… le tout automatiquement.

Les chercheurs ont travaillé avec une équipe d’étudiants et étudiantes en génie électrique et informatique de l’Université Laval pour mettre au point le premier prototype de FreeO2 en 2009. Ils ont ensuite créé la société Oxynov dans le but d’améliorer ce prototype jusqu’à en faire un appareil commercialisable.

Entre temps, plusieurs études réalisées chez plus de 1000 patients (au Québec, en France et en Tunisie) ont démontré l’utilité de l’appareil FreeO2 et ses bénéfices : meilleur contrôle du dosage de l’oxygène, réduction de la charge de travail des intervenants, réduction de 30 à 50 % de la durée de l’hospitalisation, amélioration de la réadaptation des patients sous oxygène. Une autre étude en cours évalue par ailleurs la réduction du risque de contamination.

La commercialisation a débuté en 2018 dans quelques pays d’Europe, dont la France, où près de 75 appareils FreeO2 sont actuellement utilisés dans plus de 15 établissements. L’approbation par Santé Canada a été obtenue en juillet 2019 et, depuis le printemps 2020, le dispositif est testé dans 10 centres hospitaliers canadiens, dont 6 au Québec.