Les chercheurs ont constaté que pendant le développement du cerveau du fœtus, certaines cellules sont affectées par le syndrome de Peter Pan.

Les tumeurs cérébrales très agressives qui emportent des centaines d’enfants chaque année se formeraient pendant le développement du cerveau du fœtus. Cette découverte majeure représente un pas important dans la lutte contre le cancer du cerveau pédiatrique, devant lequel la médecine reste impuissante. Cette maladie est la première cause de décès par cancer chez les jeunes de moins de 20 ans. À peine 10 % des enfants et des jeunes adultes survivent au-delà de la troisième année suivant le diagnostic de certaines formes particulièrement agressives de la maladie.

Claudia Kleinman, chercheuse à l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif et professeure en génétique humaine à l’Université McGill, Nada Jabado, de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, et Michael Taylor, de l’Hôpital pour enfants malades de Toronto, ont constaté que pendant le développement du cerveau du fœtus, certaines cellules sont affectées par le syndrome de Peter Pan : un « accident génétique » les bloqueraient dans le temps, les empêchant de se différencier et de vieillir, et elles se transformeraient alors en tumeurs malignes.

C’est grâce aux nouvelles technologies de séquençage et d’analyse de données, qui permettent de lire le génome de chaque cellule indépendamment, que Claudia Kleinman et ses collègues ont pu cataloguer 200 types de cellules avec leur profil d’expression, ainsi que 65 000 cellules individuelles normales dans deux parties du cerveau où se forment la majorité des tumeurs.

Comme chaque tumeur conserve plusieurs caractéristiques de la cellule saine dont elle est issue, les chercheurs ont pu retracer leur origine parmi les centaines de différents types cellulaires présents dans le cerveau.

L’équipe s’est alors penchée sur quelques types de tumeurs pour les modéliser. Un travail colossal – chaque échantillon équivaut à un million de points! – qu’a effectué Claudia Kleinman avec des techniques de biologie computationnelle et des algorithmes poussés. L’équipe poursuit actuellement les travaux sur les cellules malignes afin de trouver comment empêcher le syndrome de Peter Pan de se manifester.