Démonstration des effets biologiques et économiques de repousser l'insémination des vaches en stress métabolique/nutritionnel du jour 60 au jour 120 post-partum

L’analyse de l’impact biologique du déficit énergétique en début de lactation a permis de déceler une altération du métabolisme au niveau embryonnaire. Cette altération se traduit notamment par une modification de voies physiologiques importantes telle que le développement et la métabolisation énergétique.

Plus spécifiquement, les résultats montrent que cette situation caractéristique rencontrée après le vêlage permet de stimuler des voies qui sont notamment impliquées dans le contrôle du destin cellulaire, l’autophagie, la synthèse nucléotidique, la glycolyse et la réponse au stress. L’altération de ces voies de signalisation spécifiques, ainsi que l’apparition d’une dysfonction mitochondriale et une inhibition de la transcription, semble indiquer un freinage important au niveau cellulaire, probablement dû à la programmation de l’embryon à utiliser ses réserves lors de conditions importantes de stress.

De plus, une analyse de l’épigénome de ces embryons a permis de déceler des marques de méthylation, caractéristiques associées à ces mêmes voies soulevées lors de l’analyse transcriptomique. Bien que ces modifications restent subtiles, ces résultats semblent indiquer que l’information acquise par l’embryon évoluant dans un environnement riche en bêta-hydroxybutyrate puisse persister jusqu’à l’âge adulte et pourrait subséquemment être transmise à sa descendance.

Pour l’analyse économique, cette étude montre que d’attendre un peu plus longtemps pour les vaches montrant des signes de problématique au niveau du métabolisme énergétique en début de lactation est bénéfique même lorsque l’impact économique des performances laitières est considéré. Tous les éléments de l’analyse pointent donc vers un intérêt réel d’attendre avant de saillir ces animaux à problème.