Et si les voitures pouvaient « lire » la ligne jaune et les marquages du réseau routier pour détecter les imperfections comme les nids de poule ou les chaussées en réparation, et ainsi avertir les autres véhicules de choisir un meilleur chemin ? « Ce n’est pas de la fiction », souligne Jihene Rezgui, professeure et chercheuse au Collège de Maisonneuve, dont les travaux visent à améliorer la communication entre différents éléments de la route.

Plusieurs sont dotés de capteurs qui nous avertissent de la présence d’un obstacle à proximité ou qui nous aident à stationner en parallèle sans toucher au volant.

Nos véhicules deviennent de plus en plus intelligents. Plusieurs sont dotés de capteurs qui nous avertissent de la présence d’un obstacle à proximité ou qui nous aident à stationner en parallèle sans toucher au volant. Certains modèles de luxe sont également équipés de la technologie de communications dédiées à courte portée (Dedicated Short Range Communications ou DSRC). Ce sans-fil rapide et sécuritaire, conçu spécialement pour les systèmes de transport intelligent, permet à des véhicules d’échanger entre eux et avec l’infrastructure de la route, afin d’améliorer la sécurité routière.

Ce mode de communication collaborative, qui se fait sans intervention humaine, intègre des applications qui exploitent les données collectées par les capteurs. Le système n’est toutefois pas optimal : il faut améliorer la qualité et la rapidité du traitement de ces nombreuses données si on veut, par exemple, éviter une collision au tout dernier moment.

Jihene Rezgui travaille justement avec des jeunes du collégial et des partenaires de l’Université de Sherbrooke et de l’Université de Montréal sur des algorithmes qui pourront, notamment, minimiser l’interférence du réseau afin de traiter les données en 20 millisecondes !

L’équipe s’est aussi penchée sur la gestion des lumières intelligentes. Jihene Rezgui est d’avis qu’un véhicule ne devrait pas attendre à un carrefour lorsqu’il n’y a personne en sens contraire. Les chercheurs ont développé des algorithmes qui « jasent » avec les feux de circulation, dont les caméras et les capteurs enregistrent la densité du trafic et le délai d’attente.

Selon l’ingénieure, la technologie DSRC améliorée fera partie intégrante de toutes les voitures vers 2024.