Faire entrer l’histoire familiale de migration à l’école québécoise et l’utiliser comme facteur de motivation pour aider les jeunes allophones à apprendre l’écriture en français, voilà tout un défi!
Une équipe de chercheures, d’enseignantes et d’intervenants communautaires a mené une recherche-action pour expérimenter l’écriture d’un livre de leur histoire familiale par des jeunes scolarisés en classes d’accueil ou en classe régulière avec soutien linguistique. Le livre des jeunes pouvait inclure des passages écrits par des membres de leur famille et comporter des textes dans leur langue d’origine.
L’expérience a démontré que, plus les jeunes se sentent concernés et impliqués dans leurs productions écrites, ici en racontant leur histoire familiale, plus ils aiment écrire et plus ils sont prêts à développer les compétences nécessaires à une écriture de qualité en français. Quatre grands principes issus de la recherche permettront l’implantation d’autres projets soutenant la motivation des jeunes allophones à écrire en français : créer des contextes d’apprentissage significatifs, valoriser le dialogue entre les langues maternelles et le français, innover dans la communication entre les familles et l’école, oser la créativité.
Plus les jeunes se sentent concernés et impliqués dans leurs productions écrites, ici en racontant leur histoire familiale, plus ils aiment écrire.
Les rapports à l’écriture et à la langue varient selon les trajectoires de migration. Des stratégies pédagogiques de différenciation et d’entraide, des modalités pour créer un espace ludique, esthétique et personnalisé d’apprentissage, des idées originales de thématiques et d’outils ont été conçues et expérimentées dans le projet. Pour les jeunes, l’expérience a renforcé la motivation à écrire et à apprendre, les interactions avec les autres élèves et leur famille, la confiance en l’enseignante et en eux-mêmes, les apprentissages en français et les compétences en écriture.
Finalement, cette recherche-action offre des outils conceptuels et pédagogiques utiles pour les enseignants, les milieux scolaires et communautaires, mais aussi une vision novatrice sur l’enseignement du français en milieu plurilingue et les rapports famille-école-communauté, éclairante pour les gestionnaires et décideurs.
Chercheure principale
Michèle Vatz, Université de Sherbrooke
Dépôt du rapport de recherche : avril 2014