Comme les murs d’une maison, des membranes délimitent les différentes composantes dans la cellule eucaryote – noyau, mitochondries, etc. Certains de ces éléments différenciés aux fonctions particulières ne suivent toutefois pas cette logique de compartimentation, en dépit du fait que leur contenu demeure concentré. Stephanie Weber, professeure au Département de biologie de l’Université McGill, s’intéresse en particulier à l’un de ces organites sans membrane : le nucléole, qui présente par ailleurs un profil différent en cas de maladie comme le cancer.

Avec son équipe, la chercheuse a provoqué diverses perturbations génétiques chez des vers microscopiques nommés Caenorhabditis elegans, qui présentent l’avantage d’être transparents et donc, faciles à observer. À l’aide de techniques avancées de microscopie, elle a caractérisé les changements de taille des nucléoles et de leur dynamique d’assemblage au cours de la courte vie (environ deux semaines) de ces nématodes. Le but : mieux comprendre les mécanismes au moyen desquels les cellules eucaryotes contrôlent la séparation de phase pour réguler l’assemblage de ces organites sans membrane.

Si C. elegans possède des nucléoles petits et ronds aux premiers jours de sa vie, cela change dès qu’il vieillit. Les organites sans membrane tendent en effet à s’agglomérer, ce qui les amène à grossir et à devenir moins abondants. Ils synthétisent en outre moins de ribosomes, qui sont des éléments indispensables à la fabrication des protéines. Ces résultats, qui sont transférables dans une certaine mesure à tous les eucaryotes, contribuent à enrichir les connaissances en biologie fondamentale et pavent la voie à de futures études, notamment sur la synthèse ribosomique, qui se trouve au cœur du système de prolifération cellulaire.

Source : https://weberlab.ca/publications