Au Québec, la situation en termes d’apprentissage des savoirs grammaticaux, et surtout de mobilisation de ces derniers en situation d’écriture, est inquiétante.
Pour rendre son intervention plus efficiente, l’enseignant peut choisir une approche pédagogique déductive (explication d’un concept suivi d’exercices) ou inductive (observation d’exemples avant la vérification d’hypothèse et les exercices).
L’enseignant doit toujours adapter son approche à la situation.
Notre objectif principal est d’évaluer les incidences d’une intervention éducative en grammaire selon des approches pédagogiques inductive ou déductive sur l’apprentissage par des élèves de 1re secondaire du complément du nom et son impact dans le développement de la compétence savoir écrire.
Notre objet d’enseignement, le complément du nom (CN) est un concept de la grammaire actuelle, dont les caractéristiques facilitent son utilisation réfléchie en rédaction, surtout lors des phases de révision et de réécriture.
Une méthodologie mixte de recherche a permis de recueillir des données auprès d’un échantillon de 269 élèves de première secondaire, de même qu’auprès de trois enseignants. Pour cette recherche exploratoire d’épistémologie pragmatique, nous avons réalisé des tests de connaissances, des analyses de rédactions et des entrevues auprès d’élèves et d’enseignants.
Les résultats obtenus aux tests de connaissances nous montrent qu’il n’y a pas d’écart significatif entre l’amélioration des élèves ayant vécu l’approche inductive et ceux ayant vécu l’approche déductive, si ce n’est d’un léger avantage en ce qui concerne les accords pour les élèves ayant vécu l’approche déductive. Ce qui a, par contre, émergé de cette expérimentation est d’une part l’effet évident de l’apprentissage des CN sur leurs mobilisations en écriture, peu importe l’approche.
D’autre part, les élèves ayant eu une forte amélioration ont confirmé que, pour une approche ou une autre, leur implication cognitive demeure l’élément fondamental de l’efficacité de l’intervention éducative. Nous pouvons donc conclure qu’une approche n’est pas significativement supérieure à l’autre dans le cadre de l’enseignement des CN, mais que l’enseignant doit adapter son approche à la situation en tenant compte du contexte, des apprenants et des aspects de l’objet concernés.
Chercheur principal
François Vincent, Université du Québec en Outaouais
Dépôt de la thèse : décembre 2014