Malgré les nombreuses conséquences du trouble d’utilisation des jeux de hasard et d’argent (TUJHA) sur la qualité de la relation de couple, la plupart des traitements privilégient une approche individuelle.

Inspiré par l’Alcohol Behavior Couple Therapy (ABCT), notre équipe a développé le Traitement conjugal intégratif en jeu pathologique (TCI-JP).

Ces interventions s’adressent soit de façon exclusive aux parents d’enfants d’âge scolaire primaire (Écoles des parents) dans le Sud-Ouest et l’est de Montréal, soit de façon concomitante aux parents et familles ainsi qu’aux enfants, notamment dans le contexte de deux écoles primaires associées à La Relance, jeunes et familles dans Centre-Sud. Si l’intéressement des clientèles adultes passe par l’intérêt à développer une meilleure capacité d’encadrement des trajectoires scolaires de leurs enfants, plusieurs caractéristiques ressortent de l’analyse de leurs pratiques d’intervention.

Ces résultats prometteurs accentuent l’importance d’inclure des partenaires dans le traitement.

Ce traitement vise à réduire/arrêter le jeu via un traitement comportemental cognitif traditionnel combiné à des stratégies d’amélioration des relations (communication, résolution de problèmes, renforcement mutuel, réduction des renforcements relationnels du jeu). Un total de 80 couples dont l’un des membres ayant un TUJHA a été recruté à travers neuf centres de traitement spécialisés au Québec et orientés au hasard entre le TCI-JP et le traitement individuel habituellement offert dans les centres de traitement spécialisés en dépendance.

Globalement, les résultats indiquent que les couples orientés dans les deux modalités d’intervention se sont améliorés dans le temps (suivi post-admission 22 mois). Or, sur de nombreux indicateurs de la sévérité du jeu, les joueurs orientés vers le TCI-JP ont montré une meilleure amélioration comparativement à ceux ayant reçu le traitement individuel. La modalité conjugale est également associée à un meilleur fonctionnement du couple, soit au niveau de la satisfaction conjugale, du soutien mutuel, des habiletés à la communication et à la résolution des conflits conjugaux. De plus, les joueurs orientés vers le TCI-JP présentent moins de symptômes dépressifs et utilisent moins de stratégies d’adaptation d’évitement et de distanciation quant à leurs comportements problématiques de JHA.

Les résultats mettent aussi en lumière que les partenaires ayant été orientés vers le traitement conjugal sont moins déprimés. Enfin, ces résultats prometteurs accentuent l’importance d’inclure des partenaires dans le traitement du TU-JHA.

Chercheur principal

Joël Tremblay, Université du Québec à Trois-Rivières

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : février 2019