Cette recherche visait à mettre de l’avant les caractéristiques personnelles des jeunes associés aux gangs de rue, tant du côté des facteurs de risque et de protection que des conséquences liées à l’association à un gang de rue.

Les 212 jeunes de 14 à 25 ans rencontrés dans le cadre de cette étude ont largement révélé avoir vécu des événements potentiellement traumatiques au cours de leur vie, en outre, ils relatent un mode de vie où la prise de risques est prédominante.

L’ouverture d’un espace où exprimer sa détresse passe par l’établissement d’une relation de confiance.

Les délinquants qui se disent associés aux gangs de rue présentent une problématique de délinquance plus sévère que les autres et se distinguent aussi par leurs traits de personnalité, leurs relations familiales, les risques qu’ils prennent et les indications de troubles de santé mentale qu’ils présentent. Les jeunes associés aux gangs de rue sont probablement les premières victimes de leur propre délinquance. En effet, de par leurs conduites délinquantes, ils vivent des situations graves et dangereuses pouvant conduire à des troubles de santé mentale et à des difficultés d’adaptation importantes. Or, leur prise en charge ne vise pas le traitement de ces troubles, mais la réadaptation et la réinsertion sociale. Qui plus est, quand ils sont interrogés, les jeunes ne se considèrent pas souffrants. Une certaine banalisation de la violence inhérente au style de vie délinquant, et à fortiori dans les gangs de rue, vient en quelque sorte étouffer l’expression de leur détresse. La principale piste de solution serait de mettre en place des évaluations systématiques de la santé mentale et des situations potentiellement traumatiques vécues auprès des jeunes contrevenants, dès leur entrée dans les services.

Cependant, de par leurs caractéristiques personnelles où trônent la méfiance et la difficulté à se référer aux autres lorsqu’ils vivent des situations difficiles, l’ouverture d’un espace où exprimer sa détresse passe nécessairement par l’établissement d’une relation de confiance.

Une voie possible pour ouvrir le dialogue avec ces jeunes pourrait être le récit d’un événement déstabilisant potentiellement traumatique. Ainsi, la prise en compte de difficultés psychologiques dans leur prise en charge pourra contribuer à l’efficacité des interventions déjà en place, en favorisant un suivi plus adapté et en freinant les facteurs psychologiques pouvant entraver l’atteinte des objectifs de réinsertion sociale.

Chercheure principale

Catherine Laurier, Centre jeunesse de Montréal

Résumé

Rapport de recherche

Annexes

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : décembre 2014