Si le VIH se cache dans une seule cellule sur un million, cette nouvelle technologie la trouvera.

Depuis des décennies, les chercheurs et chercheuses jouent à cache-cache avec le VIH. Les antirétroviraux (ou trithérapie) parviennent à contrôler ce virus, qui peut causer le sida, mais pas à s’en débarrasser. En effet, le VIH se réfugie dans certaines cellules et reprend de la vigueur dès qu’on arrête les traitements. Ceci est un problème, car les antirétroviraux entraînent chez certains patients de l’inflammation chronique et des complications reliées, telles que des cancers ou le vieillissement prématuré des artères.

Daniel Kaufmann, chercheur au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, a mis au point une technique pour détecter les rares cellules où le virus reste dormant, dans l’espoir de le faire sortir de sa cachette et de l’éradiquer.

Le VIH attaque principalement les lymphocytes T CD4, un type de cellules immunitaires. Il les rend incapables de déclencher la réponse immunitaire et de produire des anticorps. C’est aussi dans ces lymphocytes que le virus se cache, à l’abri des antirétroviraux, mais dans seulement 0,01 % d’entre eux. Ainsi, 99,99 % des lymphocytes T CD4 ne sont pas des réservoirs de VIH, d’où le défi de traquer le virus.

Afin de chercher l’aiguille dans la botte de foin, Daniel Kaufmann et son équipe ont optimisé une méthode d’imagerie – la cytométrie en flux : ils l’ont combinée à des marqueurs fluorescents qui reconnaissent le virus et qui sont repérés par laser. Résultat? Une précision 1000 fois plus grande qui permet de détecter l’expression du virus au niveau d’une cellule unique! Si le VIH se cache dans une seule cellule sur un million, cette nouvelle technologie la trouvera.

Le groupe du Dr Kaufmann a aussi brossé un portrait global des gènes des lymphocytes T CD4 qui reconnaissent le virus pour identifier ceux qui sont altérés ou fortement exprimés en présence du VIH. Le chercheur espère maintenant trouver « l’interrupteur » qui remettra ces cellules immunitaires en marche afin qu’elles vainquent le virus caché.