Pour vivre une intégration harmonieuse à la société du 21e  siècle, il est incontournable que l’école soutienne de façon optimale le développement des compétences en littératie, tant en lecture, en écriture qu’en communication orale.

Dans l’enseignement du français au primaire en particulier, la compétence Apprécier des œuvres littéraires sert justement de lieu d’orchestration et de synthèse de ces compétences à lire, à écrire et à communiquer oralement, compétences qui servent de fondements à la littératie. Or, plus on avance dans la scolarité obligatoire, plus les attitudes positives des élèves envers la lecture diminuent, notamment parce que les pratiques évaluatives se cristallisent autour de l’usage de questionnaires écrits. Ces pratiques, tributaires d’une perspective normative et quantitative de l’évaluation, détournent plusieurs élèves du plaisir que l’on peut associer à la lecture et à la littérature.

Comment donc mieux articuler enseignement et évaluation de la lecture afin de mettre en valeur tous les lecteurs et toutes les lectrices de la classe et stimuler ainsi leur gout de lire à l’école et au-delà? À partir du dispositif didactique des cercles de lecteurs et de lectrices construit dans cette recherche-action, nous avons misé sur les appétences en lecture pour développer la capacité à apprécier des œuvres littéraires et pour nourrir une vision émancipatrice de la lecture chez les enseignantes et leurs élèves de milieux défavorisés. Nous avons constaté les bienfaits d’une évaluation plus dynamique de la lecture et de l’appréciation des œuvres littéraires par un changement de posture chez les enseignantes.

Ces résultats s’appuient sur la valorisation de dimensions de la lecture qui impliquent la subjectivité des élèves et qui sont habituellement peu abordées en classe, telles que l’aptitude des jeunes lecteurs et lectrices à réagir aux œuvres littéraires, à partager leur interprétation et à développer leur jugement critique. Ces dimensions plus affectives de la lecture échappent aux impératifs de standardisation et de quantification dans les pratiques évaluatives. Les résultats de la recherche-action montrent que, par la force du codéveloppement interprofessionnel, il est possible de mettre en place des situations plus authentiques de lecture et des environnements littératiés qui favorisent les interactions sociales et langagières, en considérant toutes les dimensions du rapport à la littérature qu’entretiennent les enseignantes et leurs élèves.

Chercheur principal
Martin Lépine, Université de Sherbrooke

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : octobre 2022