Les personnes autistes peinent parfois à reconnaître les émotions et autres codes indispensables à la vie en société. En revanche, elles excellent dans le traitement de systèmes complexes tels les mathématiques, la finance et l’informatique. Parce qu’elle demande aussi bien des capacités d’empathie que de systématisation, la musique (surtout classique) constituerait une porte d’entrée privilégiée pour apprendre à cette population à mieux naviguer dans le monde socioémotif. Ève-Marie Quintin, professeure au Département de psychopédagogie et de psychologie du counseling de l’Université McGill, met à l’épreuve cette théorie dite  «empathie-systèmes».

Elle et ses collaborateurs s’intéressent plus spécifiquement à l’apprentissage musical en milieu scolaire auprès d’enfants autistes. Des ateliers d’expression par l’entremise d’instruments de percussion ont été dispensés dans des établissements des centres de services scolaires des Draveurs (Gatineau) et des Trois-Lacs (Vaudreuil), comme à l’école Le Sommet (Montréal). L’animation des séances de groupe était assurée par des musiciens de la Fondation ÉducaTED, lesquels sont formés pour travailler avec cette clientèle aux besoins particuliers. Aussi bien des personnes autistes que des personnes neurotypiques ont été invitées à participer à ce projet toujours en cours.

Les résultats préliminaires sont encourageants. Les enfants autistes qui ont participé à ces cours ont démontré un engagement et une motivation continus pour les ateliers de musique, et ce, pendant plusieurs mois. De plus, la proximité relationnelle avec leur enseignante ou enseignant s’est révélée meilleure, jugent ces derniers. De manière plus importante, l’affinité naturelle de ces jeunes pour la musique favorise leur inclusion au sein du corps social.